ELFES
La mission des Elfes bleus

Un mal mystérieux d’une intensité redoutable sévit en la Cité d’Aspen en Borduria. De nombreux hommes meurent étrangement et leurs cadavres disparaissent. Impuissant face à ce fléau, le régent Heylas a appelé à l’aide Aamnon, le roi des Elfes Bleus du Nord. Ce dernier a immédiatement envoyé une escouade qui, malheureusement, ne donne plus signe de vie. Inquiet par ce silence, Aamnon sollicite Lanawyn afin qu’elle aille se rendre compte de ce qui se trame à Aspen. Une fois son équipe constituée, elle se lance dans sa quête et après une escale à Candala qui lui permet d’avoir confirmation qu’Aspen est la proie d’une calamité sans précédent, elle finit par atteindre la cité et son environnement gelé. Que va-t-elle y trouver ? N’y aurait-il pas l’ombre d’un piège fomenté par un ennemi qui a été réveillé ? Dans tous les cas, il ne fait qu’aucun doute qu’à l’écoute des quelques témoignages et à la perception de certaines odeurs bien reconnaissables, la mort plane sur cette sombre mission. Déjà, à la tombée de la nuit, alors qu’ils arpentent les rues désertes, les premiers signes apparaissent…

Par phibes, le 5 juillet 2014

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Notre avis sur ELFES #6 – La mission des Elfes bleus

Compte tenu de l’engouement que cette série, qui était prévue en 5 volumes, a provoqué, Jean-Luc Istin s’est donc donné pour mission de repartir sur un nouveau cycle d’aventures liées à cette grande famille elfique dont il est à l’origine. Avec ce 6ème épisode, il revient se focaliser sur le peuple des elfes bleus déjà évoqué dans le premier tome et par ce biais, décide avantageusement de remettre en selle les personnages que l’on a déjà croisés précédemment à savoir Lanawyn, Turin, Nerrom l’ork…

Jean-Luc Istin vient une fois de plus confirmer ses talents de conteur en nous introduisant dans une histoire fantastiquement dense, doté d’un mystère particulièrement bien construit autour d’évocations et d’actions qui se suffisent à elles-mêmes pour susciter une bonne tension. Certes, la conception de cette énigme tourne autour d’une structure plutôt conventionnelle mais bénéficie d’une mise en place efficace, d’une évolution remarquablement fluide et d’un dénouement à sensations singulièrement puissant.

La quête de Lanawyn donne donc l’occasion de faire intervenir un lot de personnages on ne peut plus charismatiques, de caractères bien différents, ce qui, en soi, permet de dynamiser les échanges institués et surtout découvrir des facettes insoupçonnées. Lanawyn reste en tête d’affiche – c’est elle la conteuse – avec évidemment ses tensions internes et sa future révélation sous l’emprise du crystal. Turin qui est de nouveau de la partie est beaucoup plus en retrait qu’antérieurement et Nerrom agit dans un rôle plus édulcoré. Il n’en demeure pas moins que cette association apporte beaucoup à la tenue de l’intrigue qui, évidemment, prendra tout son sens dans les ruelles de la cité d’Aspen, un sens aux accents de piège mutant et maléfique.

L’on peut concéder que Kyko Duarte n’est pas de nature à se reposer sur ses lauriers. La preuve en est que ce mois de juin le met particulièrement à l’honneur avec la sortie du présent ouvrage et du premier tome de World War Wolves, dans deux registres qui présentent une certaine similitude mutante mais à l’environnement différent. L’univers elfique qu’il dépeint se veut, encore une fois, de toute beauté tant l’exotisme et la richesse de son travail est des plus prenants. D’une grande expressivité, le trait de Kyko Duarte sait exhaler grâce et monstruosité dans parfois des notions de démesure stupéfiantes, et pour cela, l’on peut lui accorder que ces deux registres sont remarquablement assimilés et restitués. Il ne fait aucun doute que l’appui de Saito, au niveau colorisation, est des plus profitables pour donner à l’ensemble pictural un esthétisme toujours aussi enchanteur.

Une très bonne relance de l’histoire des elfes bleus, bien entreprenante, qui permet, de par la qualité ambiante, de penser que d’autres histoires sur ce peuple féerique pourraient suivre. L’avenir nous le dira !

Par Phibes, le 5 juillet 2014

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