ELFES
Noirs d’écailles

Après avoir échappé à l’invasion des goules et aux représailles de son mentor Varh’Yn, l’elfe noir Gaw’yn a entraîné dans sa fuite sa dulcinée Dyfeline aux confins des terres connues du levant. Là, en la cité des dragons, Akrähyng, le couple tente de retrouver un semblant de quiétude. De son côté, le Chapitre des Onze, conseil des grands maîtres de la citadelle noire de Slurce, est à la recherche de Gaw’yn pour l’exécuter et a activé tous ses espions à travers les Terres d’Arran. C’est en allant chercher chez un herboriste d’Akrähyng de la fleur de Then pour son équilibre que le jeune elfe noir est repéré par le peintre Furth’Yn qui prévient la citadelle. En manque de fleur de then et également d’or, Gaw’yn se voit obligé de travailler aux aires des dragons avec sa compagne. Mettant tous les deux leur vie en péril tous les jours, ils assument la dure charge qui leur est confiée. Gaw’yn en profite pour découvrir le secret des draghees pour apprivoiser leurs montures à écailles et décide d’en bénéficier. Pendant ce temps, Furth’Yn qui épie de loin les faits et gestes du couple, a reçu la réponse de Slurce qui lui demande d’empêcher Gaw’yn de quitter la ville le temps que ses envoyés arrivent. Le couple serait-il condamné ?

Par phibes, le 17 décembre 2017

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Notre avis sur ELFES #20 – Noirs d’écailles

L’histoire de Gaw’yn se poursuit en parallèle des autres péripéties narrées dans la saga elfique. Choisi pour illustrer le peuple des elfes noirs, ce personnage nous ouvre sa destinée de tueur depuis le tome 5 sous la coupelle de son créateur Marc Hadrien. C’est ainsi que nous le retrouvons dans sa fuite à travers les Terres d’Arran en compagnie de Dyfeline, son ancienne victime dont il est tombé amoureux.

Si le précédent épisode (n° 15) se terminait sur une note optimiste pour un elfe noir, le présent album a tendance à faire éclater le bonheur naissant des deux personnages. En effet, alors que l’on pensait que Gaw’yn pouvait bénéficier d’une certaine stabilité, son statut maléfique qui tend à le condamner à une dégénérescence inévitable et son appartenance au groupuscule sombre de la citadelle de Slurce l’obligent à se méfier de lui-même mais aussi de son clan qui a décidé de rectifier sa déviance.

De fait, c’est sur une nouvelle partie de territoire des Terres d’Arran (celui des dragons) que l’elfe noir a rendez-vous avec son destin, dans des péripéties qui vont l’amener à une nouvelle confrontation ayant pour effet de modifier le tracé qu’il s’était fixé. Hadrien revient donc dans cette noirceur dramatique inhérente à son personnage et à sa caste, nous offrant une équipée fantasy entreprenante avec des ressorts émotionnels profonds et des effets à sensations des plus intéressants. La course-poursuite qui en découle (avec la Phalange obscure) se déroule dans une dynamique ravageuse et nous fait miroiter, à la faveur d’un coup du sort final malheureux, une suite aux accents vindicatifs bien alléchante.

Adepte de l’heroic fantasy avec sa série Les aventuriers de la Mer, la jeune dessinatrice Daniela Dimat trouve l’occasion d’intégrer la fameuse saga elfique. Cette dernière nous assure d’un travail illustratif des plus rigoureux qui respecte remarquablement la charte graphique de cet univers. Aussi, c’est avec un certain plaisir que l’on se plonge dans la magie de ses planches, colorisées somptueusement par Olivier Héban, et qui nous donne à voir des décors exotiques dépaysant et des personnages sombres caractériellement convaincants (y compris la gente dragonne bien impressionnante).

Un épisode réussi qui poursuit l’évocation de la destinée de l’elfe Gaw’yn, aussi sombre que la malédiction qui le grève et qui nous prépare à une suite on ne peut plus retentissante.

Par Phibes, le 17 décembre 2017

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