ELFES
La Reine des Sylvains

A l’extrême sud de la forêt de Duhann, la petite elfe Sybil accompagne son père dans sa fuite. Très affaibli par une profonde blessure, ce dernier finit par décéder, laissant sa fille seule face aux dangers de la région qui vont se déclarer par l’arrivée d’une escouade d’Orks. Intrigué par la personnalité de Sybil, Roo, le chef, décide de l’adopter et de lui faire suivre son enseignement. En quelques années, Sybil devenue Ora finit par devenir une grande guerrière reconnue par tout le clan ork et obtient la possibilité de faire son vœu d’émancipation. N’ayant nullement occulté ce qui lui est arrivé quand elle était toute petite, elle décide de venger son père de sang et de tuer ses assassins. Pour ce faire, elle revient à la lisière de la forêt de Duhann où elle finit par tomber sur Solyss, le seigneur de chasse des Sylvains et de ses fils. Leur ayant conté ses mésaventures, elle sollicite une entrevue auprès de leur reine. C’est lors de cette rencontre qu’Ora va connaître sa réelle destinée, une destinée insoupçonnée bousculée par l’arrivée d’un ennemi sournois et sanguinaire.

Par phibes, le 15 décembre 2015

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur ELFES #12 – La Reine des Sylvains

Fidèle au peuple sylvain, Nicolas Jarry fait suite à Jean-Luc Istin pour la présente aventure qui a le privilège de se nourrir des terribles péripéties narrées dans les épisodes 6 (La mission des Elfes bleus), 9 (Le siège de Cadanla) et 10 (Kastennroc). En effet, La Reine des Sylvains nous replace dans les ambiances sinistres de l’invasion des goules venues au-delà des mers du nord, de la froide Borduria. Toutefois, plutôt que d’en évoquer directement ses ravages, le scénariste a décidé de la raconter au travers de la destinée d’une elfe du peuple sylvain, Sybil/Ora qui inévitablement, va avoir un rôle déterminant dans la tourmente sanguinaire.

On ne pourra qu’être sensibilisé par le récit qui en découle et qui nous donne à découvrir le parcours assurément pleins de surprises du personnage central et ce, sur une période plutôt longue à savoir une quinzaine d’année. Cette période permet ainsi de mieux appréhender la personnalité de la jeune fille qui, au fil du temps et à la faveur d’une éducation à la « ork », va se transformer à une véritable guerrière, dont le but avoué est de venger la mort de son père.

De fait, cette équipée a l’avantage de créer des associations dont on a peu l’habitude dans la saga, entre elfe et ork. Certes, l’on a déjà pu le découvrir dans le tome 9 et 11 une alliance novatrice (entre l’elfe bleue Lawanyn et la nécromancienne Nerrom), mais ici, le sentiment d’une union plus forte semble émerger. Ce sont d’ailleurs les orks plutôt munis de bonnes intentions qui donnent l’exemple par l’adoption de la petite Sybil et qui nous entrainent dans des effusions paternelles assez surprenantes.

Il n’en demeure pas moins que l’intrigue servie autour de la mort du père de l’elfe aux cheveux blancs et du véritable rôle de celle-ci dans l’affrontement contre les goules reste d’un abord fort agréable, toujours aussi stressante quand les monstres font leur apparition et réellement captivante quant au devenir de plus en plus démesuré de la jeune elfe.

C’est la troisième fois qu’intervient Gianluca Maconi dans la saga fantastique. Lui aussi attaché, à l’instar de ses pairs, à animer l’un des cinq peuples de l’univers elfique, à savoir les Sylvains, l’artiste trouve le moyen de rester dans les dispositions artistiques qui lui conviennent le mieux et qui mettent à profit un savoir-faire évident. Force est de constater que sa prestation, relevée par la colorisation opulente d’Olivier Héban, est riche en tout point et nous assure d’un récit pleinement convaincant.

Un nouvel opus d’une série-concept au potentiel toujours aussi prenant, à dévorer goulument !

Par Phibes, le 15 décembre 2015

Publicité