Edition 20 ans

(Daredevil 181 + le GN Elektra Lives again)
Deux histoires célèbres d’Elektra écrites par Frank Miller, alors au meilleur de sa forme.
Tout d’abord, le Daredevil 181… Bullseye réussit à s’échapper de la prison ou il croupit depuis son dernier affrontement contre Deredevil. Cet échec cuisant il ne le supporte plus, il veut absolument se venger et pour cela il décide de s’attaquer à Elektra qu’il suit avant de la tuer, après un combat acrobatique… Fou de rage Matt Murdock se lance à la poursuite de son ennemi…
Ensuite, il y a "Elektra lives again", qui voit le retour de la belle ninja d »entre les morts… Matt Murdock reste obsédé par cette femme, ses rêves sont troublés par les mêmes scènes ou Elektra combat les troupes de morts pour tenter de revenir à la vie…

Par fredgri, le 31 juillet 2017

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Notre avis sur Edition 20 ans

Dans les deux histoires présentées dans ce recueil, Frank Miller est au sommet de son art, sa période Marvel s’achève et il garde cette énergie pleine de créativité. Qu’il s’agisse de Elektra Lives Again, d’Elektra Assassins, de Daredevil Love & War, Born Again… Chaque scénario célèbre son art du dialogue et de la mise en scène, cette personnalité hors du commun qui font de lui l’un des grands artistes du comics moderne.

Ce petit volume, et sa magnifique couverture d’Alessandro Barbucci, rassemble donc deux récits très importants dans le parcours d’Elektra !
L’épisode de Daredevil se situe à la fin du run de Miller sur le titre. Il est alors en pleine possession de ses incroyables capacités de narrateur, et il tient particulièrement bien ses personnages. Toutefois, même s’il est question ici d’Elektra, la belle ninja n’apparait finalement que très peu dans cet épisode, suffisamment néanmoins pour se battre et se faire rétamer par un Bullseye complètement fou !
Mais on est, plus que jamais, séduit par la maestria de l’artiste. Une virtuosité qui va littéralement exploser avec Elektra Lives Again qui reste un chef d’œuvre de théâtralité. Miller est en plein état de grâce, il orchestre des mises en pages savamment équilibrées, avec des perspectives incroyables et des couleurs de Lynn Varley absolument magnifiques ! Certainement l’une des plus belles œuvres de Miller, l’une des plus abouties en tout cas !

Et c’est intéressant de confronter ces deux traitements aux antipodes l’un de l’autre, tant scénaristiquement que graphiquement !
Dans le premier Miller est accompagné par son complice Klaus Janson. Le récit est presque clinique, entièrement vu de l’intérieur du crane de Bullseye, sans autre émotion qu’une rage froide et sèche. Dans Elektra Lives Again l’émotion passe par les errements de Matt, par les cadrages et les atmosphères hypnotiques qui se dégagent de ces planches parfois silencieuses, sublimes tableaux expressionnistes qu’on a du mal à lâcher des yeux !!!

Elektra apparait encore plus troublante. Miller a mis en place un univers très particulier autour de cette femme, on y voit les prémices de ses polars qui vont suivre. Car tout est jeux de cadrages, d’ombres, les silhouettes se battent dans une sorte de fascinante chorégraphie. Peut-être que le style de Miller finit aussi par se systématiser quelque peu, on retrouve les mêmes regards de la belle, les mêmes effets de cases horizontales etc. Et c’est certainement de ce point de vue là qu’Elektra Lives again prend toute sa beauté, il sert justement de transition avec la suite. Miller y explore une approche résolument plus esthétique et plus seulement narrative. Il s’amuse à arrêter le temps, à construire des décors superbes et très détaillés. Et même si ces planches sont en effet sublimées par Varley, l’ensemble démontre que Miller restait à l’époque encore un auteur moderne et fondamental !

Un album très conseillé !

Par FredGri, le 31 juillet 2017

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