Elégie en rouge

Dans le Japon post-1968, Ichiro et Sachiko forment un jeune couple rêvant d’une vie meilleure. Ichiro tente de vivre de ses bandes dessinées pendant que Sachiko résiste au mariage que ses parents essaient d’arranger pour elle. Leurs jours s’écoulent à flâner, boire, fumer et faire l’amour ; surtout ne pas penser à l’avenir… Mais même affranchis des normes sociales qui ont emprisonnés leurs parents, Ichiro et Sachiko peinent à exprimer leurs désirs et s’enferment dans l’incompréhension. Pour communiquer il leur reste leur corps.

Par melville, le 24 novembre 2011

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Notre avis sur Elégie en rouge

Elégie en rouge de Seiichi Hayashi parait au début des années 70 dans la revue d’avant-garde Garo (héritière directe du courant de gekiga lancé deux décennies plus tôt, cf. Une vie dans les marges – Yoshihiro Tatsumi, Cornelius). Cette œuvre singulière est marquée par sa forte dimension expérimentale. La narration est elliptique et les métaphores y sont nombreuses et portées par une grammaire toute en élégance. Le ton est vif et tranchant. Seiichi Hayashi réalise avec Elégie en rouge un watakushi manga ou « bande dessinée du moi » (cf. chronique de Un gentil garçon, Shin’ichi Abe pour plus d’information) où il est nécessaire pour en appréhender toute la profondeur de connaître un minimum l’univers du manga des années 50-60-70.

Les personnages bien que surgissant de nul par sont terriblement incarnés, en cela réside peut-être la grande force de Seiichi Hayashi. Avec une économie de mots qui l’oblige à aller au plus juste et un travail sur la mise en scène, l’auteur réussi le pari de toucher son lecteur en plein cœur. Même si vous n’êtes pas familier de la bande dessinée japonaise « alternative », il vous sera difficile de ne pas succomber au charme envoûtant de la bichromie de cet album.

La lecture de Elégie en rouge est une expérience en soi à réserver peut-être aux initiés, quoique…

Par melville, le 24 novembre 2011

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