EKHÖ MONDE MIROIR
Barcelona

L’agence artistique dirigée dorénavant par Fourmille Gratule a les comptes en berne et la banque qui les gère n’est pas d’humeur prêteuse. Aussi, si dans quinze jours, la société ne s’est pas renflouée, l’organisme bancaire procèdera à une saisie. Dépitée par cette nouvelle, Fourmille en a informé Yuri Podrov, l’informaticien qui partage ses déconvenues sur Ekhö. Tout semble donc joué d’avance à moins que la sémillante gérante trouve un trésor. C’est alors qu’elle reçoit un message alarmant concernant sa secrétaire Grâce qui, partie pour une tournée artistique, a été accusée de vol et jetée en prison par la justice barcelonaise. Sachant la jeune femme au-dessus de tout soupçon, Fourmille et Yuri décide d’aller lui porter secours. Mais comment payer leur déplacement ? Et s’ils profitaient de la docilité du nouveau propriétaire de l’immeuble où ils crèchent ? Bien sûr, leur périple ne pourra se faire que si le preshaun Sigisbert de Motafiume les accompagne. Peu de temps après leur arrivée et leur contact avec Grâce, Fourmille se voit habitée par l’esprit… d’un chat. Pourquoi cette transformation ? y aurait-il un rapport avec la mésaventure de Grâce ?

Par phibes, le 9 septembre 2015

Notre avis sur EKHÖ MONDE MIROIR #4 – Barcelona

Fourmille, la pétulante administratrice de l’Agence artistique Gratule de New York, est de nouveau à pied d’œuvre pour vivre une nouvelle aventure qui doit l’amener à arpenter, après New-York, Paris et Los Angeles, la grande cité de Barcelona.

Ce quatrième épisode se nourrirt comme il se doit de péripéties qui se veulent parfaitement rodées, répondant inévitablement à un scénario reposant semble-t-il sur trois critères essentiels. Le premier concerne le fait que chaque épisode se déroule dans des villes différentes de façon à mieux appréhender le curieux monde miroir d’Ekhö dans lequel Fourmille a basculé avec Yuri. Le second repose sur les aptitudes médiumniques de la jeune fille qui lui donne la faculté d’être habitée par des entités fantomatiques et qui la poussent à découvrir ce qui leur est arrivé. Le troisième, enfin, réside sur le fait que l’aventure contée se démoule selon des circonvolutions humoristiques avec des personnages charismatiques qui ne peuvent pas être pris au sérieux.

Barcelona se veut respecter ce concept et par ce biais, s’il bénéficie d’un côté divertissant indéniable, n’apporte pas une réelle plus-value à la saga tant le déroulement fantaisiste de l’enquête de Fourmille (que l’on commence à bien connaître) et de Yuri est un tantinet prévisible. De plus, pour agrémenter cette virée catalane côté miroir, Arleston y associe, comme dans le tome 3, des personnages représentatifs de la localité concernée comme ici le maestro Salvador qui n’est pas sans rappeler l’artiste peintre Salvador Dali. L’on pourra concéder toutefois que ce dernier tire son épingle du jeu en apportant un brin d’extravagance et en occasionnant même quelques bonnes surprises. Par ailleurs, le scénariste profitera de l’aventure de Fourmille pour faire un sympathique clin d’œil à d’Erwin Schrödinger et à sa théorie scientifique (Le chat de Schrödinger), théorie qu’il ne manquera pas d’expliciter à sa façon en fin d’album.

La mise en image d’Alessandro Barbucci reste de haute volée grâce à une évocation légère, rythmée à souhait et gracieuse. Tout en se jouant de ses personnages et leurs particularismes exacerbés (principalement Fourmille, le maestro Salvador et le preshaun Sigisbert) et ce dans une délectation perceptible, il construit assez originalement un Barcelone déformé (l’autre côté du miroir) en intégrant quelques quartiers ou monuments typiques de la cité catalane reconnaissables et remarquablement bien croqués.

Un épisode, donc, sympathique, qui se lit certes sans déplaisir mais qui manque un tantinet de renouveau. Nous ne pouvons qu’espérer que le prochain tome qui doit révéler les secrets liés aux preshauns soit beaucoup plus marquant !

Par Phibes, le 9 septembre 2015

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