L'école buissonnière

En ce mois de décembre 1943, le jeune Jacques est particulièrement angoissé. Il a des origines juives et il a déjà vu d’autres élèves de terminale se faire arrêter par la Gestapo. Ses amis Jean et François tentent de le rassurer, mais rien n’y fait.

Cependant, un événement va précipiter leur destin. Alors qu’ils se promènent avec la cousine de François, Colette, ils ont une altercation avec un soldat allemand. Contraints de fuir Paris, ils se retrouvent bientôt en contact avec des membres de la Résistance.

Par legoffe, le 31 janvier 2021

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Notre avis sur L’école buissonnière

C’est avec une certaine émotion qu’on lit l’avant-propos de Patrice Ordas. Et pour cause, il nous a quittés fin 2019. Le lire, c’est le sentir encore vivant. Et l’on peut saluer de travail d’Alain Mounier, qui est allé au bout de l’aventure, donnant vie à cet album grâce à ses magnifiques dessins. Son scénariste aurait sans doute été le premier à lui dire son admiration en regardant ces superbes planches faites d’aquarelles aussi belles que réalistes.

Les deux compères n’en étaient pas à leur première collaboration. Ils ont été particulièrement remarqués pour l’excellente série Ambulance 13, qui nous entraînait dans l’horreur de la Première Guerre Mondiale, rendant hommage aux soldats qui avaient, comme son grand-père, survécu aux tranchées.

Cette fois, Ordas avait choisi la Guerre de 39-45, toujours en s’inspirant des souvenirs d’un membre de sa famille, son père en l’occurence. Il avait été marqué par ce conflit, par ce qu’il avait vu ou vécu. Le récit n’en reste pas moins une fiction, l’histoire de futurs bacheliers qui vont voir leur dernière année de lycée brisée par la guerre.

Les auteurs reconstituent très bien l’ambiance lourde qui régnait sous l’Occupation, ce sentiment d’insécurité permanent ressenti par la population. Ils racontent aussi comment le conflit et certains hasards de la vie peuvent entraîner des gens ordinaires vers des voies qu’ils n’avaient pas prévu d’embrasser, ou même qu’ils refusaient.

Le parcours de ces jeunes est raconté à un rythme soutenu, car l’album est une histoire complète. Le scénario va donc à l’essentiel, mais sans sacrifier l’émotion et les personnages. Certes, on aurait aimé passer plus de temps à leurs côtés, à trembler encore avec eux. Pour autant, la bande dessinée conserve toute sa densité et sa qualité. C’est un bel album, qui parle d’amitié, de courage et de solidarité, dont Patrice Ordas aurait été fier.

Par Legoffe, le 31 janvier 2021

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