ECO
La princesse des nuages

Après de nombreuses épreuves éreintantes et toujours hantée par la malédiction des Schaklebott, Eco a atteint Noctiluque, la Cité des Nuages pour y chercher l’aide de la Princesse des lieux. Accompagnée par son petit compagnon de chiffons Socrate et en proie à une transformation physique douloureuse, la demoiselle a été accueillie par Icare le majordome, un volatile aux ailes de coton qui doit l’introduire auprès de sa maîtresse. Mais pour cela, elle doit s’armer de patience. Aussi, le temps passant et souhaitant s’occuper de son petit compagnon vieillissant, elle demande à Icare de lui procurer diverses amulettes qui pourraient le revigorer. C’est ainsi qu’ils partent pour Nimbus, la basse ville, afin d’y glaner les fameux ingrédients. Mais cette incursion dans cette partie sombre du royaume ne se déroule pas au mieux et Eco se retrouve face à ses souvenirs. Ce n’est qu’après cette nouvelle épreuve qui laisse la jeune fille endolorie que la Princesse des Nuages consent enfin à la recevoir. Serait-ce enfin la fin de la malédiction des Schaklebott ?

Par phibes, le 11 novembre 2013

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Notre avis sur ECO #3 – La princesse des nuages

Sous le couvert de la collection Métamorphose de chez Soleil, Guillaume Bianco et Jérémie Almanza nous livrent la fin de la curieuse équipée de la petite Eco, équipée qui a conduit celle-ci à quitter son domicile familial pour aller demander de l’aide à la Princesse des Nuages dans son Royaume.

Eco arrive donc aux termes de sa quête parsemée d’embûches extraordinaires. Tout au long de celle-ci, alors qu’elle subit une mutation physique des plus douloureuses, elle continue à égrainer les rencontres les plus insolites tout en se rapprochant de celle qui pourrait conjurer le mauvais sort jetée par sa mère.

Il va de soi que l’ombre des Frères Grimm plane sur cette belle histoire qui possède tous les ingrédients pour faire frémir le public visé. Baignant dans un onirisme enchanteur, dans un imaginaire basculant entre rêve et cauchemar, n’hésitant pas à lorgner du côté sombre de la perception humaine, Guillaume Bianco nous dresse une fin de conte sensible, forcément à grande portée émotionnelle qui fait fi du temps qui passe et qui ouvre, par l’intermédiaire du parcours métamorphosant de son petit personnage, une certaine réflexion sur la vie. Le verbe qu’il emploie, sans aucune redondance, touche tout particulièrement, par sa justesse, par la poésie et la fascination qu’il éveille, par son côté également singulier dans lequel nos chères têtes blondes ne manquent pas de se retrouver.

Les superbes illustrations de Jérémie Almanza viennent compléter le tableau du scénariste dans des proportions remarquablement féeriques. Aussi, le monde imaginaire d’Eco bénéficie d’un attrait très conséquent grâce à sa magie ambiante partagée entre douceur et douleur. Les personnages évidemment stylisés sont mignons tout plein et évoluent sur des fonds volontairement infantilisés riches en couleur et en évocations émotionnelles.

Une fin d’histoire bouclée avec brio par deux artistes qui peuvent se targuer de se reconnaître dans l’art de raconter de belles histoires pour tous.

Par Phibes, le 11 novembre 2013

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