Du papier faisons table rase

Tout du choc des cultures entre un système conservateur et une mise à niveau avec la mise en place des nouvelles technologies, et tout ça au sein des structures administratives.
Quand les dossiers poussiéreux se font remplacer par les cartes à puce, tout un programme !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Du papier faisons table rase

Attention très corrosif ! Voilà peut-être l’avertissement qui aurait pu figurer sur la couverture de ce one shot. En effet sont mis à l’index bon nombre de structures de la société actuelle que ce soit des organismes d’état, des entreprises privées ou des régimes politiques.

On commence par qui ? Peut être les lourdeurs administratives du système français, mais cela pourrait tout aussi bien être les régimes conservateurs, que dis-je, les systèmes de gauche montrés totalement rétrogrades avec quatre têtes pensantes : Staline, Lénine, Mao Zedong et El Che Guevara. Leurs armes : les loi et règlements, les documents, les tampons, les horaires mais aussi, les revendications, la patriotisme, le chauvinisme, le syndicalisme.
Avec « Du papier, faisons table rase » on voit un hommage au livre de Thierry Jonquet « Du passé faisons table rase » édité pour la première fois en 1982, et plus récemment au livre de Stéphane Courtois « Du passé faisons table rase ! Histoire et mémoire du communisme en Europe. » s’en inspirant, la boule est bouclée. 

L’humour y est noir, l’esprit caricatural poussé à l’extrême et au moment où la France rejette l’idée de la Constitution Européenne et se prépare à choisir entre une droite qui vire à gauche et une gauche qui vire à droite, on se demande si les auteurs lancent un appel à la raison en essayant de montrer par l’exemple que le système actuel est obsolète ou s’ils piquent une colère !

Ceci mis à part, dans ces contextes difficiles où les repères disparaissent, on se dit que l’archaïsme n’est pas là où on le pense.
En tout cas, les auteurs ne manquent pas d’air et risquent de s’attirer les foudres de bons nombres de lecteurs qui pourraient disons, manquer d’humour ! (Je pense aux communistes et aux fonctionnaires pour commencer) mais attention, ils ne sont pas les seuls visés. Les corses et les sabotages ne déméritent pas ni les régions de France qui n’hésitent pas à débiner la gastronomie de la région d’en face.
Tout ce petit monde est servi et les auteurs s’en donnent à cœur joie avec des dialogues crus et un dessin expressif fortement dynamisé par des gros traits et des couleurs parfaitement adaptées.

La lecture est captivante même si vous êtes de gauche ! et j’ajoute qu’il est inutile de se réjouir si vous êtes de droite ou libéraux, les auteurs n’en disent pas un mot.
Alors n’allons pas jusqu’à chanter « l’Internationale » par goût de la provocation mais tout de même une réponse revancharde serait amusante. Voilà donc un récit qui peut faire réfléchir ou qui peut ouvrir un dialogue mais quoiqu’il en soit, ce livre est un moment de lecture assez fameux sans doute aussi intéressant qu’un « Don Camillo » (avec Fernandel).

Vous l’avez compris cet album ne laisse pas indifférent, alors autant le lire et vous verrez bien si ça vous fait le même effet ! Et puis comme on ne peut pas se passer d’amour, les auteurs lui donnent le dernier mot…

Par MARIE, le 25 septembre 2006

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