Dryades

 
Dans sa présentation à Yacha qui cherchait un colocataire, Rudica a raconté qu’elle était une dryade qui venait enfin d’échapper à un ogre qui la retenait prisonnière. Un peu allumée, la Rudica ? Sans doute ! Mais la vie de Yacha avait si peu de relief, ces temps-ci, qu’elle n’a pas hésité une seconde et, plus qu’une coloc, c’est une fille qui allait devenir une excellente amie qu’elle a accueillie ce jour-là dans son appartement.

Si Rudica ne pouvait décemment pas être une dryade, elle avait en tout cas le don de semer beauté et bonheur sur son passage. Yacha l’a bien vu dans ces virées où, à deux, elles se sont mises à redonner vie à toutes les plantes mourantes du quartier ou à orner les murs de jolis dessins aux couleurs enchanteresses ! Sans parler du don qu’avait Rudica pour les massages ! Des dons qu’elle a transmis à Yacha, transformant leur appartement en un lieu où les voisins, après s’être donné le mot, venaient les uns après les autres chercher réparation du corps et de l’âme…
 

Par sylvestre, le 2 mai 2018

Notre avis sur Dryades

 
Il suffit parfois qu’une personne enthousiaste s’invite dans votre vie pour que le monde, qui vous paraissait terne, se transforme d’un seul coup en un univers dans lequel vous trouvez l’énergique envie de tout changer, de tout embellir ! C’est exactement ce qui va se passer quand Rudica, irrésistible fille aux longs cheveux blonds, va débarquer dans la vie de Yacha ! De leur amitié fofolle et spontanée va se dégager une force créatrice excitante qu’elles vont faire exploser, égayant les lieux qu’elles traverseront et faisant le bien autour d’elles.

Le dynamisme du charmant tandem formé par Yacha et Rudica, combiné à l’évidence de l’action de ces dernières, n’en ressort que plus contagieux. Au-delà de son rôle dans l’histoire, il va surgir des pages de cette bande dessinée pour irradier le lecteur qui va sans peine se laisser emporter par la poésie de la fable et par ce noir et blanc dans lequel des couleurs jaillissent au gré de l’apparition des plantes que les deux complices parsèment dans leur quartier de Bruxelles et de l’apparition des graffiti qu’elles commettent.

Mais trop de bonheur, trop d’enthousiasme, c’est louche, et bientôt, le terme de sorcière va rattraper Yacha et Rudica et leur causer du tort. En cela, on peut dire que la BD Dryades revisite le thème de la sorcellerie, mais sans toutefois que ça en soit le thème principal : en le transposant en tout cas dans notre monde contemporain où jalousie et délation peuvent germer dès lors que l’Autre a plus (ou mieux) que soi ou semble plus heureux…

Une belle histoire, légère et optimiste avec un zeste de dramatique. A moins que tout ça ne fut qu’un rêve ? Mais alors de ces rêves dont on ressort certain d’y avoir puisé quelque chose de fort, de bon, de durable… Et qu’on a envie de partager !
 

Par Sylvestre, le 2 mai 2018

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