DRUUNA (GLENAT / LO SCARABEO)
Mandragora | Aphrodisia

 
Druuna est toujours à la recherche de Schastar, mais quand enfin elle le retrouve, elle se rend compte une fois de plus que c’est dans un rêve qu’elle évolue. Ce rêve, c’est un rêve au bout duquel elle doit aller, cobaye, pour les scientifiques qui se servent d’elle et tentent de percer les mystères qui se présentent en  
cascade lors de leurs expériences.

Pendant sa recherche du fameux sérum dont les scientifiques veulent découvrir la formule, Druuna va faire d’innombrables rencontres, toutes aussi terrifiantes qu’excitantes sexuellement… Il y aura aussi le mystère de cette fleur appelée la mandragore, puis l’irruption devant Druuna de son double, une usurpatrice dont elle devra se méfier. Et beaucoup de peur, de dégoût, d’avilissement, mais aussi un instinct de survie qui va même parfois jusqu’à occulter la violence pour la transformer en un plaisir à prendre malgré tout. Autant d’épreuves que Druuna surmonte par amour pour Schastar qu’elle sait pourtant parti pour toujours…
 

Par sylvestre, le 19 août 2016

Notre avis sur DRUUNA (GLENAT / LO SCARABEO) #3 – Mandragora | Aphrodisia

 
Ce tome 3 de l’édition Glénat/Lo Scarabeo en volumes doubles de la série Druuna rassemble en un superbe ouvrage complété par un cahier supplémentaire les albums intitulés Mandragora et Aphrodisia.

De dos, de face, de profil… Les trois premières apparitions de Druuna, dans ce troisième volume, nous rappellent sous tous les angles combien pulpeuse et désirable est cette héroïne que son père, le talentueux Serpieri, maltraite et fait en outre parfois passer pour plus cruche qu’elle ne l’est en lui faisant dire par exemple dans la toute première planche, alors qu’elle est nue comme un ver en string : "Je suis très exposée, restons sur nos gardes" !

On sait bien depuis le début de la série que la SF est vite passée au second plan dans l’histoire pour nous régaler plutôt de combats entre chaud et froid, entre horreur et beauté ; avec comme ambassadrice du chaud et du beau : Druuna, héroïne toujours nue dans un univers où le danger des arêtes en métal et celui des bactéries de la putréfaction auraient fait se rhabiller plus vite que ça même la plus excitée et la plus folle des nymphomanes !

Laissant de côté notre cartésianisme, on redevient alors, chaque fois, les pervers dénués de pitié qui ne suivent plus Druuna que pour la voir "passer à la casserole" encore et encore puisque c’est son mode de communication, de survie, d’existence… On se laisse embobiner par le background pseudo-scientifique, on est hypnotisés : ça fonctionne et ça fonctionnera toujours grâce au graphisme époustouflant.

Aphrodisia commence, pour sa part, de manière très sobre. On y suit le Commandant Williamson dans le même univers et il faudra attendre la septième planche pour retrouver Druuna. Tentative de remettre sur les rails une aventure qui glisse toujours trop vite vers le sexuel ? Ah, mais… Chassez le naturel et il reviendra au galop : c’est "en pleine action" que nous revient la belle Druuna, et rebelote, on repart dans ces loufoques aventures où elle en vient à se persuader régulièrement qu’elle trouve du plaisir dans les viols dont elle est la victime ; puisqu’elle les subit dans l’espoir d’atteindre son objectif à elle, un objectif d’amour pur.

Toujours aussi fascinant et d’un réalisme à couper le souffle, avec un choix de couleurs donnant à tous les coups la vedette à une Druuna décidément excitante ! Serpieri est un Maestro, et ses oeuvres pourront être rééditées à l’infini : elles toucheront leur public "tant qu’il y aura des hommes"…

Un monument du neuvième art !
 

Par Sylvestre, le 19 août 2016

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