Le prince Valaque Vlad Tepes

 
On dit que dans un cimetière de Munich, plusieurs personnes ont vu un être mystérieux, habillé comme s’il venait d’un autre siècle…

A Londres, Bram Stocker recherche des informations sur le mythique Dracula. Il s’est rendu auprès d’un archiviste qui lui a rassemblé différents documents. Parmi les témoignages écrits qu’il a rassemblés, il fait porter à Stocker une attention toute particulière à un très vieil ouvrage, rédigé par la princesse Cneajna, celle qui fut l’épouse de Vlad Tepes, l’homme qui est entré dans la légende sous le nom de Dracula.

Ce testament de Cneajna raconte pourquoi elle a désiré quitter son époux Vlad Tepes, souverain aux manières barbares, et comment elle l’a fait. Et dans son récit, elle s’attarde aussi sur la visite d’une créature mystérieuse. Une créature dont la ressemblance avec celle vue des siècles plus tard dans le cimetière de Münich est troublante… 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Le prince Valaque Vlad Tepes

 
Certains m’ont dit que ce n’était pas le meilleur des albums de Pascal Croci. D’autres disent que c’est son album le plus abouti… Vous l’avez compris, dans ces cas-là, le mieux est toujours de se faire son propre avis sur la question ! Et comme je n’avais, avant celui-là, jamais lu quoi que ce soit d’autre de cet auteur, je partais sans pouvoir comparer cet album avec ses précédents. Il est vrai cependant que lorsqu’en librairie, j’avais ouvert l’une ou l’autre de ses BD, je n’avais pas été emballé au premier coup d’œil. Mais ce n’est pas une raison, non plus : ça m’arrive souvent ! N’empêche, je ne m’étais jamais lancé dans l’achat. Je semblais donc avoir choisi de ne jamais faire rentrer cet auteur dans ma bédéthèque. Et puis, sachant qu’il allait venir dédicacer par chez moi, je me suis dit que l’occasion ferait éventuellement le larron. C’est bête à dire, mais parler avec les auteurs ouvrent forcément les yeux sur leur travail, et on aborde les lectures différemment.

Le dessin est spécial, je vous l’accorde. Mais, ô combien il est en phase avec le sujet ! Et les couleurs, si sombres, si lugubres, vont tellement bien avec ce style gothique qui plane sur toute l’œuvre de Croci. L’auteur n’aime d’ailleurs pas qu’on parle de style : il préfère utiliser le mot d’habitude qu’on a prise, puis nourrie. Il avoue d’ailleurs volontiers ne pas savoir dessiner telle ou telle chose, ne s’en cache pas, mais réussit finalement à croquer ce qu’il souhaite comme il veut en utilisant telle ou telle astuce. Ainsi, beaucoup des ambiances de ses cases partent des yeux des personnages. Seuls, ils donnent déjà le ton. Autour, les visages, si spécifiques, si anguleux, se forment et tout part de là. S’ensuivent les couleurs qui finalisent les véritables petits tableaux que sont chacune des vignettes. Des couleurs très artistiquement utilisées et qui font bien faire la différence entre les atmosphères que Croci veut rendre. Quand je dis petits tableaux, ce n’est pas pour faire oublier aussi les visuels pleine-page : des surfaces magnifiques, élaborées, qui donnent un peu d’oxygène dans ce récit pesant par le sujet grave, historique mais aussi fantastique qu’il développe.

On sent bien qu’entre Pascal Croci, Françoise-Sylvie Pauly et le Comte de Dracula, il y a quelque chose. On ne peut pas nier que les auteurs se sont renseignés plus que profondément sur le sujet. La documentation sur laquelle ils se sont appuyés est d’ailleurs listée : quand on revisite un classique, on peut risquer de se voir accuser de manque d’originalité. Pourtant, on perçoit aisément que c’est bien une vision originale dont il est question. Vlad Tepes est effectivement un homme qui a existé. Ce sont les légendes qui ont couru après qui ont étoffé le mystère qui plane toujours autour de lui. Empaleur, on le savait. Vampire… Qui sait ?

Dracula reste présent dans la vie de Croci et de Pauly après la parution de cet album. En effet, l’auteur compte bien revenir sur le sujet en s’appuyant de manière plus prononcée sur l’œuvre de Bram Stocker. Comme un prémisse, Bram Stocker est d’ailleurs personnage de cette BD "Dracula, le prince Valaque Vlad Tepes".

La BD ne manque pas (puisqu’elle-même traite de ce sujet !) de faire référence au livre (paru en 2001 chez Denoël) de Françoise-Sylvie Pauly intitulé "L’invitée de Dracula". "Dracula" est donc une œuvre qui se veut un concept. Un tout visité, puis revisité, présenté de différentes façons. Une BD qu’on sent être très importante pour l’auteur, et qui ainsi nous touche peut-être plus qu’une autre dont on se dirait qu’elle est un ènième tome d’une série "commerciale".

J’ai, au final, bien accroché à cet univers. Et c’est dans la foulée que je vais me pencher sur le reste de l’œuvre de Croci. C’est bon de découvrir quelque chose de nouveau en sachant qu’on peut de suite plonger dans le reste pour assouvir sa faim ! Et en comprenant bien que votre première réaction pourrait être celle que j’avais eue moi-même à l’origine, je vous invite à entrer de votre plein gré (dixit Vlad Tepes) dans l’univers de Pascal Croci !!!

Par Sylvestre, le 17 janvier 2006

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