DR WATSON
Le Grand Hiatus (Partie 2)

En 1891, Sherlock Holmes a disparu dans les chutes de Reichenbach. Alors qu’il s’est mis en quête de la dépouille de son ami récupérée par les sbires de Moriarty, le Dr John Watson, à la limite de sombrer dans la folie, a fini par se faire enlever. Il reprend conscience au bout d’une longue période de torpeur dans un puits duquel il parvient à s’extirper. Là, il s’aperçoit avec stupeur qu’il se trouve en plein territoire afghan, témoin de la terrible bataille de Maiwand qui s’est déroulée quelques onze ans plus tôt et à laquelle il a participé. Totalement décontenancé par ce qu’il voit et blessé par une balle tirée par ses ravisseurs, John Watson tombe au cœur de la bataille. Au moment où un soldat afghan s’apprête à lui planter son sabre dans le ventre, il se remémore l’époque où simple soldat faisant partie d’un régiment se dirigeant vers la garnison isolée de Kandahar, il fait la connaissance de James Murray. Avec ce dernier et trois autres soldats, il constitue un groupe d’éclaireurs chargés d’ouvrir la voie à leur colonne. Très fin scrutateur doté d’un esprit hors pair, James Murray va faire grosse impression sur Watson au point de le marquer profondément.

Par phibes, le 30 novembre 2017

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Notre avis sur DR WATSON #2 – Le Grand Hiatus (Partie 2)

Il aura fallu attendre trois années pleines pour découvrir la fin de la surprenante équipée liée à John Watson, personnage clé de l’univers inhérent à l’illustre détective Sherlock Holmes constitué par le romancier Conan Doyle. Après un premier opus qui nous introduisait dans les suites de la disparition du fameux limier britannique et dans les investigations de son comparse pour tenter de le retrouver, nous reprenons le cours de cette histoire qui a pour concept de faire une réelle césure dans le mythe holmien.

Ce deuxième volume nous remet donc dans les vicissitudes vécues par le personnage principal, narrées selon la même structure scénaristique à savoir au travers d’une double équipée parallèle. A partir de sa sortie léthargique et la découverte des lieux où il se trouve, Watson se voit replonger dans ses souvenirs pour évoquer une rencontre qui l’a influencé vigoureusement. D’un autre côté, le médecin de 1891 se voit mêlé aux péripéties vécues en 1880 et par ce biais, l’on découvre celui-ci a pu sauver sa peau et retourner en Angleterre pour enfin faire la connaissance de son mentor.

L’on concèdera que Stéphane Betbeder n’a pas choisi la voie la plus facile pour évoquer Watson et en arrière-plan, l’univers du maître détective. En effet, l’artiste a souhaité jouer la carte de la surprise en cherchant tout d’abord à nous amadouer via l’évocation passionnante du passé militaire de ce personnage et de ses pérégrinations afghanes « façon Holmes » avec Murray et ensuite à nous déstabiliser à la faveur d’un lever de rideau aux accents de folie totalement décalé et pleinement marquant. On reste de fait bouche bée par la tournure imperceptible des évènements.

La partie graphique de Darko Perovic se veut en totale osmose avec le récit. Fort de son talent déjà mis en valeur à la suite des travaux réalisés sur le diptyque d’Alamo (dans la même collection 1800), l’artiste nous régale de son trait réaliste. Décors et personnages font l’objet d’une belle représentativité qui à n’en pas douter servent généreusement l’histoire.

Une fin d’histoire pour le moins troublante et inédite qui détricote avec habileté le mythe de l’illustre détective.

Par Phibes, le 30 novembre 2017

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