DOUCEUR DE L'ENFER (LA)
Tome 2

Etant venu participer à la cérémonie en l’honneur des anciens de la guerre de Corée à Séoul, Billy Summer a appris, à la suite de son intervention télévisée, que son grand-père, héros de guerre déclaré mort officiellement il y a plus de 60 ans, était toujours vivant. Retranché à Pyongyang, en Corée du Nord, ce dernier œuvre, contre toute attente, aujourd’hui pour les instances dirigeantes. Considérant cette stupéfiante nouvelle, Billy s’organise pour rencontrer cet aïeul qu’il ne connaît que d’après les dires et photos de sa grand-mère décédée. C’est ainsi qu’il parvient à atteindre la zone frontière démilitarisée entre les deux Corée et se retrouve bientôt devant Théodore Summer. L’échange qui s’ensuit va être l’occasion de mettre sur la table certains secrets qui vont bousculer à tout jamais la destinée des deux hommes.

 

Par phibes, le 9 mars 2012

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Notre avis sur DOUCEUR DE L’ENFER (LA) #2 – Tome 2

L’histoire stupéfiante de Billy Summer, de retour de son périple au Pays du Matin Calme, continue. Avec ce second tome et après nous avoir fait rebondir son récit d’une manière inattendue, Olivier Grenson nous invite implicitement à une rencontre hors norme, celle d’un grand père et de son petit-fils, sur un terrain également atypique.

Le face-à-face qui en découle est des plus captivants et donne l’occasion à l’auteur, d’une part, d’opposer deux personnages à la psychologie subtilement travaillé et d’autre part, de leur octroyer un point commun, celui de porter en leur for intérieur quelque secret bien enfoui. Entre Billy Summer, jeune homme déstabilisé par sa relation avec sa petite amie et en plein travail sur lui-même, et Théodore Summer, héros de guerre entré dans la dissidence, chacun trouve ici la possibilité de déballer son histoire de façon ouverte ou en pensée.

Force est de constater qu’Olivier Grenson a su, sous l’égide de la collection Signé de chez Le Lombard, et ce pour la première fois en tant que scénariste et dessinateur, nous emmener dans un récit identitaire émouvant, tout en douceur, aux rebondissements avérés et doté d’un humanisme admirable. L’histoire de famille dont il est question ne peut que trouver un écho favorable de par son assise territoriale (la Corée), de par sa justesse entre les évocations passées et les discussions présentes, sa sensibilité et sa simplicité narrative à la fois battue par une certaine tristesse dans les faits mais aussi par ses messages d’espoir et d’amour agréables.

On saluera une fois de plus son travail pictural admirable sur la centaine de pages que contient ce tome. Olivier Grenson possède un coup de plume sensible, généreux qui donne vie à des personnages raffinés, d’une expressivité délicate qui donne envie de les suivre dans leurs périples. L’exotisme qui transparaît dans ses planches est des plus engageants et apporte de nombreuses sensations, partagées entre engagements idéologiques et douceur naturelle. Les décors sont également remarquables, mis en évidence par une palette de couleurs ô combien adaptée et à l’amalgame réussi.

Une fin de diptyque des plus aboutis à mettre à l’actif d’un auteur polyvalent généreux.

 

Par Phibes, le 9 mars 2012

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