DOUBLE GAUCHE
Mimsy

Dustin "Goldfinger", dit "Double Gauche" à cause de son infirmité, est toujours à la recherche de celle qui a marqué son existence à savoir Mimsy. Après avoir sollicité "Tête-de-Clou" pour obtenir des renseignements quant à l’endroit où elle pourrait être, il dirige ses pas vers l’ancienne demeure de Marcus Grant, ancien protecteur de la belle brune. Chemin faisant, Dustin évoque à Armand, son majordome, les circonstances de leurs dernières rencontres. De même, au contact de Mimsy, il fait le point de sa situation qui semble peu enviable et découvre ses origines. Entre désirs et réalités, il y a une frontière qu’il est difficile de franchir surtout dans le cas de Dustin et Mimsy.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur DOUBLE GAUCHE #3 – Mimsy

La volonté de retrouver celle qui a fait son apparition lors d’une soirée mondaine (voir tome 1) s’éteint avec ce troisième et dernier opus. En effet, Dustin, magnat de Sinostropolis présentant la particularité physique de posséder deux mains gauches, va enfin se retrouver face à celle pour laquelle il a passé sa vie à croiser son sillage. Mais saura-t-il pour autant conquérir le coeur de la belle et répondre correctement aux aspirations de celle-ci ? Pas si sûr que ça.

En effet, Eric Corbeyran, que l’on ne présente plus au regard de sa bibliographie imposante, a su concocter une histoire envoûtante dans laquelle les personnages qui y participent exhalent une aura peu ordinaire. A commencer par Dustin, le personnage principal, qui semble, en poursuivant Mimsy, se chercher lui-même. Outre son infirmité qui se révèle à la fois bienfaisante et destructrice, il développe un état d’esprit bien trouble dans la quête d’une certaine vérité. Mimsy est le personnage le plus controversé, échappant à une logique d’existence normale et pour cause !

Alors que les deux premiers tomes partaient sur des dimensions fantastiques peuplées de monstres humains et de pouvoirs surnaturels, le troisième recentre les débats et se veut fignoler le parcours atypique du jeune orphelin. Ses origines peu réjouissantes sont enfin divulguées et caractérisent parfaitement, malgré sa haute stature sociale, le degré miséreux et dérangé de son destin. Aussi, Eric Corbeyran clôture d’une façon magistrale son triptyque et , par surprise interposée et allers-retours dans le passé, nous fait, en toute humilité, un cours sur la vie. La force que dégage son récit a de quoi remuer les tripes du lecteur et permet sans nul doute de le transporter dans une dimension originale voire féerique et pleine d’imprévus.

Cette atmosphère bien pesante est largement exploitée par les remarquables graphiques de Gil Formosa. Employant à bon escient et sans trop d’exagération le noir, il réalise un dessin à double tranchant. La beauté longiligne et la grâce de Mimsy et d’autres personnages féminins embaumant une certaine douceur viennent contraster avec la dureté des traits d’autres protagonistes tout aussi captivants. Beaucoup de punch et également de délicatesse viennent se mêler pour constituer un travail bien maîtrisé à saluer haut les mains. Les gros plans tout comme les vues plus générales empreints de sensualité et d’énergie à revendre représentent un festival de dessins colorisés avec un soin très professionnel.

A gauche, comme à gauche, l’histoire d’Eric Corbeyran et de Gil Formosa enchantera un très large parterre de lecteurs qui n’opposera aucune résistance à répondre à l’appel de la belle sirène brune et de son soupirant infirme. Un superbe ouvrage pour une non moins superbe série à conseiller !

Par Phibes, le 1 septembre 2008

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