Double Assassinat dans la rue Morgue

Dans le Paris de 1818, un assassinat d’une sauvagerie extrême a été perpétré sur deux femmes habitant la rue Morgue. Alors que la police patauge en plein mystère, Auguste Dupin, une personne possédant un esprit analytique hors du commun, s’intéresse à l’affaire et mène à sa manière les investigations sous l’œil intéressé de son coéquipier.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Double Assassinat dans la rue Morgue

La collection Ex-Libris a l’indéniable avantage de remettre sur le devant de la scène les grands classiques littéraires, "remastérisés" fidèlement par un scénariste hors pair (Jean-david Morvan) et illustrés savamment par des artistes triés sur le volet.

Pour l’heure, c’est l’une des célèbres nouvelles d’Edgar Allan Poe qui fait l’objet de la présente édition. Considéré comme l’inventeur du roman policier, c’est en 1841 que celui-ci met en scène dans "Double assassinat dans la rue Morgue" un personnage atypique, doué d’un sens d’analyse incroyable. Pour le citer, le chevalier Auguste Dupin nous apparaît comme un individu très instruit, d’un esprit de déduction incroyable et prêt à relever toute sorte de défi. L’assassinat de deux femmes tombe donc à point nommé et va lui permettre de faire l’étalage de toute sa science.

Tout en restant fidèle au roman d’origine, Jean-David Morvan séquence son ouvrage de façon à nous présenter longuement et dans un premier temps ses personnages pour ensuite les faire évoluer dans cette enquête civile sidérante. Auguste Dupin, digne précurseur de Sherlock Holmes de Conan Doyle, ne plaint pas ses cogitations qui étonnent à la fois son compagnon d’infortune et, il va de soi, le lecteur. L’intrigue est on ne peut plus attrayante et se veut somme toute inquiétante au regard de la sauvagerie de la tuerie.

Fabrice Druet semble être à l’aise dans cet exercice pictural et produit un travail très agréable. Le Paris du XIXème est bien restitué et confirme son talent forgé en autodidacte depuis sa participation à la série "Methraton" avec François Froideval. On ne ressent aucune hésitation quant à la restitution des décors dont la plupart se découvre dans une pénombre quasi permanente bien pesante. La colorisation de Paul Weng et de Studio 9 apporte un effet non négligeable aux dessins qui donne à l’ensemble une qualité très appréciable.

Amateurs d’intrigues policières historiques, n’hésitez pas à vous plonger ou replonger dans cette enquête revisitée par des auteurs au talent avéré et dont la teneur diabolique n’a pas pris une ride.

Par Phibes, le 22 juillet 2008

Publicité