Double 7

Hiver 1936. La Légion Condor bombarde Madrid, les habitants essaient de se mettre à l’abri. Ernest Hemingway et Martha Gellhorn, envoyés spéciaaux de Collier’s, couvrent le conflit. Sur les toits de la ville, des combattants assistent à l’arrivée des "Moscas" luttant contre les avions fascistes. Lulia fait partie du groupe "Mujeres Libres". Des franquistes les repèrent et leur tirent dessus. Lulia arrivent à se débarasser de leur mitrailleuse. Parmi les pilotes du Double Six, se trouvent Jean Dary, un des meilleurs pilotes de L’Escadrille Malraux, l’américain Ajax Timbaum et le russse Roman Kapulov, l’as de la troupe. La guerre va faire croiser le destin de Roman et de Lulia…

Par berthold, le 6 novembre 2018

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Double 7

Double 7 est le nouvel album du duo Yann et André Juillard.

Avec Double 7, les auteurs abordent la Guerre Civile espagnole en nous montrant le rôle de l’U.R.S.S. dans ce conflit. Yann s’intéresse à une escadrille, celle du Double Six, avec ses "Moscas" et son as, Roman Kapulov, nous montrant comment cet équipe est dirigé par les sovietiques. Ainsi, le scénariste nous fait comprendre les intêrets de l’URSS dans ce conflit et comment le parti sovietique a mis le "bordel" entre les différentes factions qui ont lutté contre le franquisme. Il met aussi en avant les femmes du groupe "Mujeres Libres" avec le personnage de Lulia. Ce groupe de femmes étaient bien en avance sur son temps. Comme il nous l’explique en introduction, ce mouvement féministe joua ensuite un rôle majeur pour le rôle de la femme en Espagne, et cela magré la dictature de Franco.
Outre cette partie historique et politique, Yann nous propose un beau récit où l’amour a sa place. Le destin de Roman et de Lulia se joue au sein du conflit.
C’est une belle histoire d’amour, certes, mais l’auteur n’en fait pas trop, préférant laisser place à l’action et au suspense. D’ailleurs, l’histoire trouve sa conclusion, si l’on peut dire, en ce jour du 26 avril 1937, dans un petit village du Pays Basque, dont le nom est devenu célèbre grâce, entre autres, à un tableau de Picasso (qui d’ailleurs sert de conclusion aussi à ce récit).

Une œuvre qui mérite bien le talent d’André Juillard. Une nouvelle fois, son talent explose ici. Comme ils diraient en Espagne, son travail est "limpio", c’est propre, clair et sans bavure. Il nous fait ressentir l’horreur de cette Guerre d’Espagne grâce aux regards des personnages, grâce à la vision qu’il donne de la guerre, du conflit, de l’horreur humaine et de sa bêtise. Les combats aériens sont vertigineux et impressionnants. Il n’en fait pas trop, il va juste à l’essentiel, et cela suffit. Même lorsqu’il dessine le drame de Guernica, il va à l’essentiel.

Une lecture que je vous recommande fortement. Un nouveau chef d’œuvre de deux auteurs au sommet de leur art.
Espérons que les deux se retrouveront à nouveau pour une nouvelle collaboration.

 

Par BERTHOLD, le 6 novembre 2018

Publicité