La douane

Un homme dans un train voit les contrôleurs entrer dans son compartiment pour voir ses papiers et son billet. Il finissent pas faire du zèle en ouvrant les bagages et en demandant à l’homme de se déshabiller…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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2 avis sur La douane

Le principe de la collection « patte de mouche » est simple : en 20 planches, petit format, raconter une petite histoire très efficace. Thomas Ott a l’habitude des récits cruels et noir mais néanmoins très poétiques. Cette fois c’est un personnage mis a nu dans cette parabole de la mort, Ott parle aussi tendrement de la solitude, de la peur et avec ses cartes à gratter il livre une nouvelle fois un petit chef d’oeuvre d’intimisme.

Par FredGri, le 7 mars 2003

 
Dans son compartiment, un voyageur a bientôt la visite de deux agents douaniers. Après lui avoir demandé ses papiers, les deux fonctionnaires se mettent à fouiller l’individu. Mais, qu’espéraient-ils trouver sur lui ?

Les frontières sont souvent des lignes imaginaires que les hommes ont vite fait de matérialiser. Volontiers représentatives de limites, de contraintes, voire de perte de liberté, elles sont cependant aussi le symbole de cette même liberté quand on les passe, par exemple, pour aller en vacances, pour aller « au-delà », pour s’enfoncer dans un excitant inconnu…

C’est pour cela que j’aime les frontières, que j’aime voir flotter d’autres drapeaux. Et c’est pour cela que naturellement, j’ai été attiré par le titre de cette petite bande dessinée de Thomas Ott. Car qui dit frontière dit aussi douane, agents douaniers, stress du « passage » et tout ce qu’il y a de plus kafkaïen dans la notion de frontière : oui, on peut rester coincé sur une ligne imaginaire !!!

Dans La douane, on est sur un autre type de ligne : une ligne de chemin de fer. Et on va assister dans un train qu’on imagine assez désert à une fouille musclée pratiquée sur un voyageur par deux agents que le dessinateur a bâtis beaucoup plus costauds que la personne contrôlée. Un sentiment de malaise s’installe donc très rapidement et ce sentiment est largement épaulé par le style du dessin de Thomas Ott qui impose dès la première vignette une ambiance très pesante.

On situerait effectivement volontiers l’action dans un vieux train parcourant le fin fond de l’est européen avant que le rideau de fer ne soit plus d’actualité. Un grand vent froid soufflerait à l’extérieur du train qu’on n’en serait pas étonné ! Même si ce n’est pas le cas, on aura néanmoins le sang glacé par le récit ; je ne vous en dis pas plus.

En imaginant des situations stressantes, voire lugubres, au regard du titre, je n’avais donc pas tort ! Je n’ai donc pas été déçu par ce choix qui au final et malgré l’issue m’a bien fait sourire. Gnark gnark gnark !

La douane est une toute petite BD (muette) dont le prix ne pourra pas être un obstacle au fait qu’il sera un excellent cadeau à faire sur le quai de la gare à tous ceux que vous y accompagnerez avant qu’il n’embarquent pour un voyage au-delà d’une douane…

Tadam !

Par Sylvestre, le 6 mars 2008

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