DOOM PATROL
Volume 1

(Secret Origins Annual 1 + The Doom Patrol 19 à 34)
Après les récents évènements qui ont touché l’équipe et vu certains membres carrément tués (Pendant Invasion et War of the gods, notamment), il ne reste plus grand chose de la Doom Patrol. Cliff et Larry sont en hôpital psychiatrique, Rhéa est dans le coma et Joshua veut laisser tomber la carrière de super-héros… Malgré tout, Niels Caulder est plus que jamais décidé à remonter le groupe ! Il recrute ainsi quelques nouveaux membres, tandis que les rescapés se laissent tenter. Ainsi on rencontre Jane, qui possède quelques 64 personnalités différentes, avec chacune un pouvoir bien spécifique, puis Dorothy et ses puissants amis imaginaires ! Mais à peine ont ils tous intégré l’ancien QG de la Justice League qui va leur servir de base qu’ils doivent affronter les étranges Hommes-Ciseau qui s’attaquent aux personnages fictifs. Ensuite, ils rencontrent la confrérie de Dada, dirigée par Mr Personne…
La Doom Patrol entre dans la phase la plus étrange de son histoire… !

Par fredgri, le 20 juillet 2020

Notre avis sur DOOM PATROL #1 – Volume 1

La Doom Patrol est donc un groupe de super héros créé en 63, préfigurant de quelques mois l’arrivée des X-Men, qui présentent néanmoins plusieurs similitudes (le professeur en chaise roulante, l’idée du groupe de marginaux rejetés par la société…). La série eu un certain succès, mais peut-être à cause de cette étrangeté qui était déjà sa marque de fabrique dès ses débuts, elle ne résista pas aux années 60, ne revenant sur le devant de la scène qu’au travers de ses quelques petites apparitions dans les New Teen Titans de Wolfman et Perez.

Il faudra attendre le milieu fin des 80’s pour retrouver l’équipe remaniée, et plus particulièrement à partir du Secret Origins Annual dessiné par la super star du moment, John Byrne. Ce qui annonçait, dans la foulée, la création d’une nouvelle série qui n’arriva pourtant pas à réellement décoller jusqu’au numéro 19 qui voit l’arrivée d’un jeune scénariste écossais, Grant Morrison !

Tout de suite, il impose un ton assez différent à la série, insistant sur le côté étrange des nouveaux personnages, sur leur problème de personnalité !

Ainsi, Cliff Steele, Robotman, souffre de sa condition d’être artificiel dont la seule dernière trace d’humanité réside dans son cerveau implanté dans ce corps mécanique ! Il y a ensuite Larry Trainor, Negativeman, qui fusionne avec la doctoresse qui s’occupe de lui, devenant ainsi une sorte de super-héros hermaphrodite ! Ils sont alors rejoints par Crazy Jane qui abrite une cinquantaine de personnalités différentes, chacune possédant un pouvoir bien distinct. Et enfin il y a Dorothy qui a la faculté de donner vie aux personnages qu’elle imagine…

Cette équipe de marginaux va donc devoir apprendre à cohabiter, d’une part, et combattre une nouvelle génération de super-vilains tous plus barrés les uns que les autres !

Il faut dire qu’à cette époque le label Vertigo n’est toujours pas créé, on voit néanmoins une nouvelle école d’auteurs anglais qui investit le marché américain, et plus particulièrement DC, avec Sandman, Hellblazer, Swamp Thing, Black Orchid… Tous se distinguent d’une part par un propos nettement plus social, mais aussi par un gout très prononcé pour l’étrange, voir même les intrigues plus cryptiques, plus « exigeantes » !!! Et Grant Morrison est complètement dans cette mouvance.

Il s’est fait progressivement connaître avec ses Zenith pour 2000AD, puis avec le GN Arkham Asylum et la série Animal Man, quand il entame la reprise de Doom Patrol son écriture est déjà solide et inventive, mais il a déjà ce petit défaut de ne pas forcément penser en terme de storytelling et peut-être un peu trop en terme d’univers complexe et pas toujours très accessible. D’autant que le lectorat n’est clairement pas son objectif final ! Ainsi, il garde l’aspect torturé de la série, mais laisse complètement de côté les codes du comics de super-héros classique. Chaque nouveau numéro va devenir une expérience, une ouverture vers un univers aux antipodes de ce que l’on connaissait jusque là !

Je dois bien avouer que j’ai quand même du m’y reprendre à plusieurs fois pour lire ce gros volume. Principalement parce que l’ambiance est très particulière et que cela reste ardu à aborder. Néanmoins, la persévérance finit par payer, car on est rapidement gagné par le charme de cette série bien particulière et on comprend vite son succès auprès d’un lectorat alors demandeur de comics plus « mature readers », moins conventionnels.

Doom Patrol reste encore à ce jour une incroyable expérience de lecture qui préfigurait très adroitement toute l’explosion des comics « à l’anglaise » qui déferla ensuite dans les années 90, et qui imposa un lectorat plus exigent, révolutionnant ainsi une industrie quelque peu ankylosée dans ses vieilles habitudes !

Urban rassemble donc ici les 16 premiers épisodes, plus le Secret Origin Annual dessiné par Byrne, l’occasion parfaite pour redécouvrir cette série culte !

Vivement la suite !

Par FredGri, le 20 juillet 2020

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