DON QUICHOTTE
Livre 1

Oyez, Oyez braves gens! Lisez ici la geste du chevalier errant Don Quichotte de la Manche. Victime malgré lui de ses lectures, il a l’esprit chamboulé par trop de romans d’aventures. Armé d’une lance, paré d’une vieille armure rouillée, le voici parti sur le dos de Rossinante, sa vieille jument, défendre l’orphelin, sauver la veuve et occire des géants.

Don Quichotte s’interpose alors pour sauver des brigands emprisonnés, pour s’opposer à des sévices qui reprennent après son départ ou bien, pour combattre des géants qu’il accuse de se camoufler en moulins à vent pour le ridiculiser. Il veut rendre justice, mais, ignorant superbe, campé dans sa candeur, il choisit malencontreusement toujours le mauvais côté. Heureusement, son écuyer, Sancho Pancha, veille sur lui.

Par geoffrey, le 2 avril 2015

Publicité

Notre avis sur DON QUICHOTTE #1 – Livre 1

"Voici que Rob Davis fait revivre sous nos yeux l’histoire de Don Quichotte : ce grand lecteur de romans de chevalerie imaginé par Cervantès il y a plus de quatre cents ans et qui, un beau jour, décide de se faire à son tour chevalier errant", présente la préface de Jean Canavaggio, rien de moins que le traducteur de Cervantès pour la fameuse collection, la Pléiade. Don Quichotte devient "le héros d’une épopée burlesque, dès lors qu’il est armé chevalier par un coquin devenu aubergiste, en présence de deux filles de joie".

Le ton est donné et les péripéties vont s’enchainer tout au long de ce livre 1. A notre tour, elles nous enchainent aux basques d’un fou furieux, toujours mal payé en retour de ses coups d’éclat. Nobles et roturiers, trahisons, bastons… Le héros est prit dans une intrigue shakespearienne, à laquelle l’auteur ôte tout sérieux. Elle passe de l’absurde au cocasse, des sentiments les plus nobles au regard désenchanté de l’auteur qui commente ces aventures épiques depuis le fond de sa geôle. Là où Cervantès aurait conçu les aventures de Don Quichotte. La dérision et le rire en sortent seuls vainqueurs.

La bande dessinée, découpée en 10 chapitres et 140 planches, possède une voix singulière, fruit d’un assemblage subtil entre une narration qui garde son aspect littéraire et soutenu et des dialogues empruntant au registre moderne. Rob Davis parvient ainsi à renforcer le côté quasi intemporel du récit. Voulant être le plus fidèle au roman initial, il n’a pour se faire rechigné devant aucun obstacle et a parfaitement intégré les récits secondaires qui viennent se greffer à la ballade hystérique et principale du héros et de son écuyer. Pour les distinguer, Davis a adopté un style visuel particulier, plus schématique, monochrome et à base de gaufrier à 9 cases. Et pour parer à la pléthore de personnages, il a réussit à leur donner une apparence distincte qu’il est facile de les identifier et de s’en rappeler.

Il a enfin utilisé au mieux sa palette de couleurs, vives et chatoyantes, pour instaurer des ambiances très différentes en fonction des événements et pour marquer le temps que l’on oublie dans le régal des dessins nerveux, "cartoonesques" et taillés à la serpe de Davis. C’est que, prit dans l’engrenage délirant, le roman graphique ne nous quitte plus des mains.

A lire et à relire en attendant le tome 2.

Par Geoffrey, le 2 avril 2015

Publicité