DOGGYBAGS
Stress killers on the loose

Comme d’habitude, nous avons droit à trois histoires et une nouvelle dans ce nouveau volume de Doggybags consacré cette fois aux sociopathes…
Rotten Heart (El Puerto/Tomeus): "Quelque part entre la Sierra Leone et le Liberia, en 1994", un groupe de mercenaires entreprend de mettre la main sur un mystérieux camion qui appartient à un nouveau chef de guerre qui vient d’arriver, un certain Toko et les membres de sa secte…
Tool (Mud/Evin): Le 28 septembre 2001, les frères Stovall se lancent dans un périple meurtrier après avoir tué sauvagement l’officier Schwartz venu les appréhender après qu’ils aient tué le chien de leur voisin. S’engagent alors 24 heures de course-poursuite sanglante…
La nouvelle "La coloc" de Tanguy Mandias, illustrée par Viizage Montaraza
Real Sociopath (Run/Ké Clero): Le 29 aout 1995, un homme appelle la police, il dit avoir tiré sur un inconnu qui venait de tuer sa femme… Il s’appelle Mark Winger, il ne semble pas comprendre ce qui s’est passé…

Par fredgri, le 7 octobre 2020

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur DOGGYBAGS #16 – Stress killers on the loose

Pour ce nouveau volume, l’équipe de Run s’est donc choisie un thème assez porteur et évocateur, les sociopathes, ou tout du moins ceux qui peuvent être amenés à aller jusqu’à tuer. Les auteurs se sont alors inspirés de deux faits divers quelque peu macabres, américains de surcroit, histoire de bien enfoncer le clou ! Le tout accompagné de dossiers qui aident à contextualiser, à mieux comprendre le cadre de chaque récit, qu’il s’agisse d’expliquer les conflits en Afrique, les lois autorisant les ricains à posséder le nombre d’armes qu’ils veulent ou le sentiment que le meurtre de Donnah Winger provoqua !
On sent bien que derrière ces choix de récit, c’est une époque qui est pointée du doigts, la déliquescence d’une certaine société anxiogène et extrême, mais surtout qui se déshumanise profondément ! Et c’est ce qui ressort des textes de Run, de sa vision de ce monde qui nous entoure !

Le premier récit, "Rotten Heart" nous entraîne dans une sorte de fiction telle qu’on peut en imaginer quand on entend parler des conflits internes en Afrique. De la violence à laquelle se mêlent des groupuscules de mercenaires en roue libre. Le récit est prenant, les dessins excellents et le fait que ça soit basé, néanmoins, sur une réalité qui parle de trafic d’organes de prisonniers, j’avoue que ça glace le sang !

"Tool" et "Real Sociopath" s’attardent sur deux affaires qui ont défrayé la chroniques aux États Unis. D’une part, des frères jumeaux qui se lancent dans une sorte de cavalcade sanguinaire, poursuivis par la police sur laquelle ils tirent sans discontinuer. Ensuite, l’étrange meurtre d’une femme qui glisse vers un drame extrêmement glauque !
Deux récits assez sombres et impressionnants, deux plongées dans l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus insensée !

Doggybag reste une lecture vraiment intéressante, avec des histoires qui ne laissent pas indifférents. Je ne saurais assez vous conseiller de redécouvrir les précédents épisodes !

Par FredGri, le 7 octobre 2020

Publicité