Dodo, chronique d'une maison close

1942, Suzon vient chercher sa fille Julie, élevée jusque là par des parents en normandie, pour l’emmener à Paris afin qu’elle commence à travailler, du haut de ses 13 ans. Suzon est une fille de joie et Julie se retrouve servante dans la maison close ou sa mère travaille. Elle doit amener les clients vers les chambres et tout nettoyer une fois la "petite affaire" accomplie.
Mais Julie aimerait elle aussi devenir une des filles de joie de l’établissement, mais elle est encore trop jeune, qu’importe, elle commence à imaginer un moyen pour en arriver à ses fins.
Mais Léon, qui tient la maison avec sa mère, a d’autres plans, notamment réserver la virginité de l’ado à un colonel allemand, à prix d’or.

Par fredgri, le 11 mars 2013

Notre avis sur Dodo, chronique d’une maison close

A l’occasion de cette intégrale qui rassemble les deux volumes de la série parus dans les années 80, nous retrouvons la jeune Julie, ses premiers pas au contact des prostituées avec qui travaille sa propre mère et de son entrée dans le métier elle même, tout d’abord avec de simples attouchements puis très vite comme une vraie pro !

Au travers le regard de la gamine, éternelle figure de l’innocente pervertie, Ingénue au visage angélique, on entre dans ce monde particulier des maisons closes, sans pour autant éviter tout les archétypes du genre et plus particulièrement ceux qui touchent les fantasmes de ces messieurs. Ainsi, la jeune Julie commence par le bas de l’échelle, mais très vite cela ne lui suffit plus, surtout quand elle voit sa copine Rose devenir elle aussi une des filles de la boite. Il règne sur l’ensemble de l’album une sorte de joyeuse euphorie ou toutes vont au turbin sans problème, bien contentes d’être au chaud plutôt que dans la rue, sur le trottoir.

Tous les ingrédients typiques sont donc mis en place, toutes les pratiques sont représentées : sadomasochisme, déguisements, positions classiques, homosexualité, parties à plusieurs, scénarios de film… On peut grincer des dents, aujourd’hui, en voyant une jeune fille de 13 ans entrer dans ce jeu et faire la joie de ces clients à la recherche de jeunes fesses, car l’époque n’est plus la même, les tabous non plus ! Ici on est en pleine apologie d’une certaine légèreté, d’une tradition de la maison close ou le client venait choisir la fille qui lui plaisait, allait régler sa "petite affaire", le tout dans un établissement sain et généreux. Néanmoins, on a aussi le sentiment d’être en pleine image d’Épinal, car, mise à part la rivalité qui peut se glisser entre les filles, il règne une sorte d’effervescence la dedans, les filles sont partout, les habitués vont et viennent, qu’ils soient français ou allemands, qu’importe, c’est la maison du plaisir, de la joie, des fantasmes, loin de la réalité extérieure ! Leroi essaye vaguement d’instaurer un semblant de scénario au milieu de tout ça, mais on voit bien que la trame de base est des plus convenues, comme souvent dans le genre !

Graphiquement, c’est certes très classique, mais Levis fait du bon boulot, avec une narration très efficace, qui fonctionne très bien. Ses femmes sont magnifiques et l’ambiance générale remplit bien son office ! A sa suite, Giovanni Romanini et Lucio Filippucci s’en sortent eux aussi très bien, je leur trouve néanmoins moins de charme, un côté plus vulgaire, moins classe que Levis, du coup c’est moins intéressant, d’autant que le scénario pour cette deuxième partie est encore plus "basique".

De la bonne BD adulte très légère, avec une pointe de gravité tout de même, sans pour autant devenir pesant. En tout cas pour les nostalgique d’une certaine époque !

Par FredGri, le 11 mars 2013

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