Tueur de savants

On est en 1920, à Paris. On retrouve le corps de Gontran Saint-Clair, un savant reconnu, dans le train qui l’emmenait à Berlin. Ça n’est pas un cas isolé, car depuis quelques temps d’autres scientifiques sont mystérieusement assassinés, avec comme point commun leurs travaux sur la conquête spatiale ! Ferdinand Straub, un richissime as de l’aviation qui s’est fait connaître pendant la guerre s’est reconverti en détective. Intrigué par cette affaire, il commence alors son enquête en découvrant que l’esprit machiavélique qui se cache derrière ces crimes se nommerait "le docteur Radar", un dangereux ennemi passé maître dans l’art du déguisement ! Entre les deux adversaires s’engage donc une course contre la montre jonchée de corps…

Par fredgri, le 27 décembre 2013

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2 avis sur Tueur de savants

En 2004, Noël Simsolo et Frédéric Bézian nous proposaient Ne touchez à rien, un très bel album inquiétant. Nous retrouvons donc, en ce début d’année 2014, les deux auteurs avec ce "Docteur Radar". Cette fois, l’ambiance est complètement différente, nous sommes en plein roman feuilleton policier, avec une intrigue qui rappelle les vieux Fantomas de Pierre Souvestre et Marcel Allain. Un mystérieux personnage sème les corps derrière lui avec une étrange obsession pour l’exploration spatiale. Le héros, un détective privé plus malin que la police, se lance alors à sa poursuite, suivant la moindre piste, découvrant progressivement la personnalité sans pitié de son adversaire, ainsi que ses projets complètement déments !

Dans cet album, les auteurs reviennent vers un récit populaire teinté de science. C’est passionnant et captivant d’autant que dès le début Bézian impose un graphisme très enlevé, vif et nerveux qui dynamise complètement chaque scène. Les regards sont inquiétants, ils scrutent les détails tandis que nous suivons l’intrigue progressivement, découvrant à notre tour les indices, devinant qui se cache derrière telle ou telle postiche… !

Avec cette lecture je redécouvre le plaisir d’un récit clair et efficace, sans chichis, avec des personnages parfaitement campés, une intrigue rondement menée qui va tout droit au but, tout en étant suffisamment ancrée dans son époque, et jouant très habilement avec les références. Alors oui, il y a un petit côté too much parfois, mais justement je trouve que ça fait réellement partie du charme de cet album servi par un scénario très précis et un dessin qui lorgne doucement vers un sublime expressionnisme. C’est très expressif, parfois théâtrale, mais quel régal de se plonger dans cette histoire qu’on ne lâche plus du début à la fin !
Puis accessoirement, c’est aussi très intéressant de retrouver Bézian dans un registre moins pesant, au service d’un récit qui fait la part belle au rythme, au suspense…

Je reconnais que le scénario a aussi tendance à s’enfermer dans son hommage assez appuyé à tout un genre, les pulps, les romans de gare etc. Mais je trouve que c’est sa grande force aussi, cet adroit mélange de codes, de plaisir de raconter (car on devine que les deux auteurs s’amusent énormément) qui donnent un album fascinant et très enthousiasmant…
Espérons que Ferdinand et le Docteur Radar se retrouveront dans de nouvelles aventures… !

La SNCF remettra fin mai 2015 son Prix Polar Bande Dessinée. 5 BD sont en compétition pour ce grand prix public (tout le monde est invité à voter sur www.polar.sncf.com)

Les autres albums en lice sont sur Sceneario.com

Par FredGri, le 27 décembre 2013

En littérature ou au cinéma on imagine assez mal un remake de Fantômas sans que ce dernier soit pétri de cynisme ou boosté par des scènes d’action aux effets numériques tapageurs. La bande dessinée quant à elle demeure un domaine d’expression assez libre pour ses auteurs où beaucoup semble possible : marqué par le roman feuilleton auxquels les auteurs ont insufflé un nouveau souffle, Docteur Radar fait en cela écho à La cellule Prométhée de Patrice Larcenet et James (Treize Etrange, octobre 2012).

Sur la couverture on peut lire que l’album intitulé Docteur Radar est sous-titré Tueur de savants sans qu’il ne soit mention d’un premier tome d’une série. Mais comment imaginé un roman-feuilleton en un seul tome ? Pas de numéro car chaque aventure, chaque duel entre Ferdinand Straub et le Docteur Radar, se termine par la fuite du savant fou vers une nouvelle histoire indépendante… Car tel Juve et Fantômas, Sherlock Holmes et le Pr. Moriarty, Arsène Lupin et l’inspecteur Ganimard, le poursuivi échappe toujours à son poursuivant. Le plaisir est ailleurs, dans les péripéties enlevées et les moults rebondissements teintés d’un « fantastique scientifique », la clarté du récit et la finesse des personnages, le trait vif et percutant de Bézian. On songe d’ailleurs à une ligne claire moderne, comme une histoire de Blake et Mortimer où la recherche du mouvement est maîtresse.

Une très belle surprise pour un must à posséder d’urgence !

La SNCF remettra fin mai 2015 son Prix Polar Bande Dessinée. 5 BD sont en compétition pour ce grand prix public (tout le monde est invité à voter sur www.polar.sncf.com)

Les autres albums en lice sont sur Sceneario.com

Par melville, le 1 avril 2014

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