La psychanalyse des héros de BD - Pastiches

Être héros de bande dessinée est de très loin une sinécure. En effet, animé sans vergogne par un créateur à l’esprit fécond et adulé par le lecteur avide de sensations, le valeureux personnage se doit de vivre sur le papier de nombreuses aventures à un rythme effréné. Aussi, il n’est pas rare que cette hyperactivité éveille quelque mollesse passagère et suscite des doutes, des comportements en inadéquation avec leurs stimuli. Aussi, n’est-il pas étonnant que, comme tout un chacun, il vienne s’épancher sur le fameux divan du psychanalyste. Mais malheureusement pour ce patient très particulier, les confidences auxquelles il se laisse aller sur ledit meuble, ne sont pas d’être perdues pour tout le monde, surtout quand elles sont captées par Jean-Pierre Dirick.

 

Par phibes, le 16 mars 2010

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Notre avis sur La psychanalyse des héros de BD – Pastiches

Paru initialement en janvier 1999 chez Pictoris Studio, les déclarations sur le coin du divan des dix plus grands héros de la bande dessinée, sont remises au goût du jour par les éditions Joker.

Pour ceux qui auraient raté la précédente édition, il n’est pas trop tard pour goûter au jeu parodique et pasticheur de Jean-Pierre Dirick qui a su, grâce à une aide non négligeable de véritables médecins spécialisés dans la psychologie, monter un recueil fort bien sympathique. A cet égard, il est très amusant de croiser au hasard d’une visite chez un psychanalyste averti, des personnages illustres du 9ème art, aux patronymes déformés volontairement, perdus dans leurs pensées les plus intimes.

Par ce biais, Jean-Pierre Dirick évoque d’une façon certes bien humoristique et quelque peu originale, des bribes du parcours des dix patients que nombre de générations ont apprécié et dont l’inconscient est soumis à une analyse en bonne et due forme. Les séances, assez constantes dans leurs effets, sont des moments de franches rigolades qui permettent de voir les personnages clés dans des révélations qu’ils n’on certainement pas l’habitude de faire dans leurs existences officielles.

Au niveau graphique, le créateur de Tim dans Pif Gadget et du grand inutile maîtrise son trait humoristique. Il parvient sans difficulté à mêler son univers pictural avec celui des personnages qu’il pastiche subtilement dans des expressions et des attitudes qui font mouche.

A noter que pour cette édition, la parodie de Tintin (qui a dû certainement faire grincer les dents de ses défenseurs) a été retirée pour être remplacée plus massivement par celles de Rahan, de Corto Maltèse, de Blueberry et du Chat.

Un album bercé par un second degré qui vaut bien une séance de relaxation.

 

Par Phibes, le 16 mars 2010

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