DISTRICT 77
Big-Boss Requiem

Reconduit à son domicile après un stage à l’hôpital Carpenter, Fernando Da Silva, Big-Boss de la pègre, met à profit son immobilité forcée et les soins régénérateurs qui lui sont prodigués, pour prendre possession des esprits de ses détracteurs. Dans la peau de Carneby et associé à Tony Furiani, il organise la mise à feu et à sang du commissariat du district 77 afin d’étancher sa soif de vengeance et de destruction. Récemment intégrée dans la police et attachée à la surveillance de la prisonnière Maria qui a plongé Da Silva dans le coma, l’agent Lili Lafayette se trouve prise au piège dans un déchaînement de violence meurtrière inouïe. Quand le Big-Boss se met en pétard, rien ne semble l’arrêter surtout pas ses possessions mentales.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur DISTRICT 77 #3 – Big-Boss Requiem

Le tandem Denys/Dugand ne fait pas dans la demi-mesure quand à la clôture de leur premier cycle de "District 77". En effet, c’est pratiquement dans le feu des actions les plus destructrices que le cas atypique du parrain du district va être traité.

Aucun répit n’est offert à celui qui se jette dans la lecture de ce troisième opus dont le regard va subir le souffle épurateur du bazooka. Même si le fameux parrain, doté d’une déformation particulière et depuis son coma, de la possibilité de pénétrer les esprits, n’agit pas physiquement, il n’en demeure pas moins qu’il laisse derrière lui une longue traînée de sang chez tous ceux qu’il combat. Du début jusqu’à la fin, Dugand nous transporte dans un climat fébrile de terreur, de violence extrême dans lequel seule l’héroïne, Lili Lafayette, semble trouver non pas son bonheur ni sa voie mais sa volonté d’en découdre.

Parsemé de flash-back et accompagné d’une voix-off très présente relative aux pensées les plus insidieuses de chaque protagoniste, le récit, qui se découvre en 2 temps (l’attaque du commissariat et la riposte chez Da Silva), ouvre en grand le passé de Da Silva et révèle le pourquoi de sa vengeance. Considérant les dispositions de ce dernier à aller d’un corps à l’autre, Dugand extrapole l’omnipuissance du comateux et pousse à son paroxysme son insensibilité. La manœuvre scénaristique est habile et soutient une pesanteur bien lugubre.

Depuis "Comptine d’Halloween", Denys voit son dessin évoluer favorablement. Ici, le cadrage des actions fait preuve d’une grande exigence dans le choix des plans. L’atmosphère qui se dégage de son trait noir assuré se révèle sans contexte sombre et violente à souhait. Les sales gueules défilent presque à n’en plus finir et se découvrent selon des expressions souvent effrayantes (surtout quand Da Silva fait son œuvre).Seule Lili, avec sa tête d’ange, semble quelque peu échapper à la règle.

Si vous aimez les récits policiers apocalyptiques, n’hésitez pas à lire le "Big-Boss Requiem" et oyez la mélodie qui s’en dégage, c’est du tacatac en flingues en uppercuts majeurs. Que du bon à appréhender à la vitesse d’une rocket !

Par Phibes, le 25 février 2009

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