Dirty Karl

Karl est un sale type. Solitaire et opiomane, il a comme unique compagnon Simone, un chien bâtard, court sur pattes et gobeur d’enfants. Il pratique humblement la zoologie et les amours éphémères ne lui conviennent pas. Le véganisme ne l’intéresse pas, il sait se montrer créatif quand il s’agit de fabriquer un banjo, aime jouer aux indiens et a une culture musicale fracassante. Il sait se creuser la cervelle pour faire des cadeaux et a peu de considération pour les diablotins. Evidemment, sa sociopathie chronique le transforme en incompris notoire et attise de fait la vindicte populaire. N’y aurait-il personne pour sauver Karl de cet enfer ?

Par phibes, le 31 janvier 2017

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Notre avis sur Dirty Karl

Parues initialement dans le journal Psikopat entre 1999 et 2001, les 10 historiettes conçues par Relom au début de sa carrière repassent sous les feux de la rampe et ce, grâce à l’initiative de la maison Fluide Glacial. Réunies dorénavant dans un album, elles ont l’avantage de faire découvrir l’univers de ce peu ragoutant Karl que le premier de couverture dépeint avec une touche sanguinolente.

Force est de constater que Relom a décidé de frapper fort son lectorat en l’immergeant dans un humour noir très caustique. En effet, sous le couvert de son sinistre sociopathe édenté, il nous livre sans retenue des scènes quotidiennes amorales, irrespectueuses et sadiques à souhait. Dame, on parle de cannibalisme, de nécrophilie, de décervelage…

Assurément, Relom prend son pied (en plus de celui de la fillette) et ne s’embarrasse d’aucun préjugé. Il taille gras, met le doigt, la main, le bras et tout le reste là où ça peut faire grincer. Il use d’un cynisme tellement outrancier qu’en fin de compte, à la faveur d’un dérapage contrôlé, il arrive à faire mouche (avec les ailes s’il vous plait). La sauce bileuse qu’il libère à chaque page ne trompe pas et se transforme bientôt en un délire total qui agit inéluctablement sur les zygomatiques.

Côté graphique, Relom a trouvé le style qui correspond bien à cet univers dépravé et à ceux qu’il réalisera plus tard (Andy et Gina). Son trait en bichromie est épuré, flirte avec la caricature et entre dans le vif du sujet. L’absurde fleurit à chaque planche, via des scènes incroyablement horrifiques à l’humour complètement déchaîné.

Amateurs d’histoires à l’humour noir,  Il est temps de passer à table, le plat est servi ! Bonne dégustation signée Relom !

Par Phibes, le 31 janvier 2017

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