Dimitri Bogrov

Janvier 1911, dans le train qui le ramène de Saint Petersbourg où il vient de finir brillamment ses études de droit, Dimitri Bogrov rencontre une jeune femme, Loulia.
Le jeune avocat en tombe éperdument amoureux. Elle est libérée, intelligente, cultivée et très révolutionnaire.
Dans une Russie où règne le Tsar Nicolas II, l’agitation politique, et la répression de l’Okhrana, qui en est indissociable, servent de toile de fond à une intrigue qui est tout à la fois historique, politique et passionnelle. Nous allons assister à la chute d’un jeune homme promis a un brillant avenir d’avocat, et que la passion va transformer en meurtrier.
Dimitri Bogrov est une grande histoire d’amour tragique, où le romantisme russe va s’épanouir jusqu’à l’ultime dénouement.

Par olivier, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Dimitri Bogrov

Marion Festraëts nous offre donc un drame romantique dans une Russie en plein bouleversement historique, où les mouvements révolutionnaires peinent à s’organiser contre le pouvoir du Tsar et de sa police secrète.
Période difficile où les idées germent et s’entrechoquent dans les caves des instituts, instituts où se réunissent aussi bien les théoriciens de la révolution que les poseurs de bombes.
La violence des sentiments est exacerbée par le danger permanent, car la mort par pendaison est le sort réservé aux anarchistes et autres militants révolutionnaires.
C’est dans ce contexte que Dimitri Bogrov tombe amoureux de Loulia. Lui qui a aussi joué à la révolution, qui a été incarcéré avant que son père riche et influent ne l’évacue en Suisse va se retrouver, amoureux maladroit, le principal acteur d’un drame, d’un assassinat qui dans la motivation même de l’acte n’aura rien de politique.
Dimitri tue Piotr Stolypine par amour, n’ayant pu persuader Loulia de fuir avec lui, il ne peut se résoudre a la voir enfermée et condamnée aussi va-t-il, par passion, anticiper son geste et se sacrifier car : "Loulia…les prisons du Tsar ne sont pas pour toi".
Le scénario est savamment construit. Nous partageons au fur et à mesure des cases l’amour qui s’empare de Dimitri, le tout dans une atmosphère pré révolutionnaire où les acteurs ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. Entre vrais membres de la police qui par amitié modèrent et freinent leur action et faux révolutionnaires mais vrais provocateurs, entre poésie, vodka et quelques traits d’humour, nous vivons toute l’ambiguïté d’une période trouble où l’âme slave s’épanoui dans son entière démesure.
Marion Festraëts dont Dimitri Bogrov fut le grand oncle jette donc un nouvel éclairage sur l’assassinat du ministre Stolypine.
Elle nous présente un autre visage d’un jeune homme qui est décrit par les historiens tantôt comme un agent de la police secrète du tsar, tantôt qualifié de socialiste révolutionnaire, d’anarchiste, voire manipulé par l’extrême droite et les cercles les plus liés à l’autocratie hostile à Stolypine.
Je ne sais pas quel crédit historique on doit accorder à la version de Marion Festraëts mais ce drame passionnel, cet amour total qui va jusqu’au sacrifice ultime emporte sans conteste ma pleine et entière adhésion.

Par Olivier, le 5 mars 2009

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