Dikhil

Rome est un havre de paix, chaleureux, joyeux, coloré, dansant…. Jusqu’au jour où son père doit affronter le cancer, jusqu’au jour où Anna veut un enfant de lui …
Fuir Rome sera-t-il la solution pour retrouver les choses comme avant ? En tout cas, c’est ce que Paolo fait. Il fuit et part vers Dikhil, petit village d’Afrique où naîtra peut être la réponse à ses questions existentielles.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Dikhil

Si l’on devait tenter de définir ce qu’est la fuite en avant, Joël Alessandra nous en donne un bon exemple avec cet album très personnel qu’il signe chez Paquet. Confronté à deux nouvelles difficiles à assumer pour lui, la maladie qui atteint son père d’une part et le désir d’enfant d’Anna, sa compagne d’autre part, le voilà qui disparaît vers une autre terre. Il part vers l’Afrique, à Dikhil, et laisse derrière lui ceux qu’il aime. Cet homme lâche choisit la fuite et l’abandon plutôt que de poser les situations face à lui, d’y réfléchir et d’y apporter solution ou réponse.

Le dessin de Joël est très enlevé. Son style part à la recherche de son récit, tout en lignes ouvertes laissant toujours cette possibilité de les reprendre, de les prolonger, de les modeler. Son dessin est plein de son absence, des horizons, des décors désertiques et de la rigueur que peut laisser un comportement froid et distant tel que fut le sien. Et puis, tel l’homme en pénitence, il s’impose une punition extrême, celle de ne pas avoir eu le temps de dire « Je t’aime » de façon irréparable !

Un livre ! Joël écrit un livre et choisit de dire adieu au travers d’un livre. Mais cela sera-t-il suffisant ?
A chacun ses souvenirs, à chacun ses drames et ses prises de responsabilité. L’album magnifique que vient de « peindre » Joël Alessandra permettra sans doute à de nombreux lecteurs de croire en leurs propres émotions et de porter haut et fort l’amour qu’ils ont à donner avant qu’il ne soit trop tard.

Ses personnages (même les pas gentils) sont très attachants et le côté humain transpire à chaque page. La lecture est captivante, émouvante, voire éprouvante, provoquant les souvenirs.
Ce récit est intime mais il parle à tous et que vous soyez homme ou femme vous y trouverez probablement une part de vous-mêmes.
Cet album fait l’effet d’un mea culpa que je conseille plus que jamais pour tout ce qu’il contient, pour l’amour, pour le pardon, pour l’Afrique, pour que le sida et le cancer soient éradiqués, pour assumer…

Rare sont les albums qui provoquent les larmes mais celui ci en est un.
Bravo et merci.

Par MARIE, le 15 avril 2007

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