DIEUX ET DES HOMMES (DES)
Une petite ville en Amérique

En 1929, 66 dieux seraient nés sur la mythique route 66, 66 dieux avec des parents humains. Ils cohabitent maintenant avec les hommes dans un monde en plein déclin. Chacun de ces dieux a une personnalité et des pouvoirs différents, et cette différence va conditionner leur rapport au monde, aux hommes.
Ainsi, dans une "petite ville en Amérique" se tient un camps qui rassemble tout les ressortissant japonais du pays, en 1943. On a convié l’un de ces dieux, Soleil Levant, afin de lui confier une mission, il doit se rendre en Allemagne pour y affronter un autre dieux qui veut mettre fin à la guerre de façon expéditive. Seulement voilà, Soleil Levant va se rendre compte que se mêler ainsi des affaires des hommes peut le mettre en danger, comme de se faire manipuler…

Par fredgri, le 16 février 2012

Notre avis sur DIEUX ET DES HOMMES (DES) #3 – Une petite ville en Amérique

Troisième volet de cette fascinante série menée par un Jean-Pierre Dionnet très inspiré.
Et même si j’ai du mal à toujours bien saisir ou il veut en arriver, je reste très séduit par la façon qu’il a de mener sa barque jusque là. Il a créé un univers très riche qui va lui permettre de raconter des histoires très différentes les unes des autres.

Ici, avec Zezelj aux "crayons" le ton est résolument sombre, mais très lent aussi. Il est question d’un père et de son fils, d’un homme et son passé, d’un dieu qui marche aux côtés des hommes…
Bon, le terme "Dieu" est légèrement galvaudé, étant donné que ce qui fait la différence c’est avant tout le statut que confèrent d’étonnants pouvoirs surhumains. Alors oui "surhumain", "Dieu", l’amalgame est rapide, mais Dionnet se sert de ce prétexte, de cette émergence de 66 super êtres pour construire un monde ou l’ingérence des "dieux" auraient tout changé, comme si ce statut de divinité pouvaient ensuite nourrir bien plus de métaphores que le simple thème du "méta-humain". Mais qu’importe je joue sur les mots car, au final, ça ne change rien. Ici on parle bien d’un être supérieur qui accepte de se mêler des affaires des hommes et qui se rend compte de cette corruption qui se répend. Il est le premier à décider de s’éloigner de tout ça, à prendre du recul, décidant finalement de ne considérer ces hommes que comme de vulgaires fourmis dont la société trépigne en bas. Toutefois il n’y a aucun discours hautain la dedans, c’est juste qu’à sa façon il suit la nouvelle conscience que lui donnent ses pouvoirs (un peu à la façon d’un Dr Manhattan).

Dans ce récit quelque peu mélancolique, le "héros" rompt avec son passé, avec ses filiations, pour passer un cap et accéder plus librement à son rôle de véritable "dieu". Le tout est magnifiquement transcendé par le graphisme impeccable de Danijel Zezelj (merveilleusement mis en couleur par Florence Spiteri) qui se réapproprie cette histoire, y rajoute des ombres, des silhouettes et un sens du cadrage incroyable. C’est simple, chaque planche s’admirent avec délice ! Une beauté sombre, légèrement triste et profonde !

Alors jusqu’à maintenant c’est un sans faute et au vue des futurs dessinateurs qui vont œuvrer sur la série (on annonce Snejbjerg pour le prochain, super !!!) je pense qu’on n’a pas fini de s’ébahir devant ces histoires !

Par FredGri, le 16 février 2012

Publicité