Ce que je n'ai pas dit à mon père

 
Le père de Michel avait connu l’épreuve des camps de concentration. Aussi, chez eux, tout s’était axé autour de ses humeurs de patriarche, et ce avec la bénédiction de sa compréhensive épouse. Difficile à vivre pour Michel, comme pour son frère et ses deux sœurs. D’autant plus que leur père se référait sans cesse à ces années noires qu’il avait vécues mais sans jamais donner d’explications assez précises ou assez claires qui auraient pu aider ses enfants à mieux vivre dans cet étau qu’était le souvenir omniprésent de la Shoah…
 

Par sylvestre, le 4 avril 2012

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Notre avis sur Ce que je n’ai pas dit à mon père

 
Avec un style graphique sur lequel on ne parierait pas forcément pour voir mis en images un témoignage comme celui que nous livre Michel Kichka, Deuxième génération crée la surprise sur la forme ainsi que sur le fond. En effet, avec un dessin en noir et blanc qui pourrait tout autant seoir à des histoires humoristiques, l’auteur aborde pourtant des thèmes dramatiques. Ça, c’est pour la forme. Et pour le fond, disons qu’il nous parle de la Shoah d’une manière complètement différente de celles auxquelles on a été habitués jusque là puisqu’il s’attache lui aux conséquences qui ont, dans sa famille, marqué la "deuxième génération" ; en l’occurrence la sienne puisqu’il est le fils d’un survivant.

Même si certains visuels, inévitablement, rappellent à notre bon souvenir ceux, affreux, qu’ont rapportés les survivants de la Shoah, cette bande dessinée ne nous projette pas à chacune de ses pages dans les enceintes d’un camp de la mort. Au contraire, il y a même beaucoup de vie (et ailleurs que dans les camps) dans ce que nous montre Michel Kichka, voire beaucoup d’humour. Ce qui fait d’ailleurs un bien fou : voir des gens concernés réussir à rire, le temps qui passe aidant, de ce genre de malheurs quand n’importe qui d’autre qui s’y risquerait pourrait être taxé de flirter avec l’antisémitisme ou le négationnisme…

Deuxième génération est ainsi une chronique familiale d’un grand intérêt et le dessin de Michel Kichka, par ailleurs dessinateur de presse et caricaturiste, joue un rôle extrêmement important dans ce recul qu’il a su prendre sur ce passé meurtri et sur les drames qui l’ont ensuite, par extension, touché personnellement.

On ajoutera que cette BD, en plus de pouvoir rejoindre dans vos bibliothèques les livres ayant un rapport avec la seconde guerre mondiale et le nazisme, est une œuvre pleine de clins d’œil au neuvième art. Enfin, il est à noter que de nombreuses planches sont composées avec audace et réussite, ce qui ajoute aux plaisirs de la découverte et de la lecture et ce qui mettra sans nul doute cet album Deuxième génération des éditions Dargaud dans le "Top Pas-beaucoup" de vos coups de cœurs !!!
 

Par Sylvestre, le 4 avril 2012

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