DEUX PASSANTES DANS LA NUIT
Anna

Dans le Paris occupé de 1942, Anna et Arlette poursuivent leur errance nocturne. A la recherche de papiers d’identité pour l’ancienne magicienne, les deux jeunes femmes se sont dirigées vers la maison de la personne qui pourra les aider. Tandis qu’Anna fait le guet à l’extérieur, Arlette est monté à l’étage sans savoir que sa visite a été dénoncée par la concierge de l’immeuble à la milice. Cette dernière ne tarde pas à surgir poussant Anna à se cacher et à agir pour attirer son attention. Elle finit par être poursuivie mais parvient à lui faire faux bond. Elle retrouve Arlette qui a récupéré une adresse. Leur déambulation parisienne les fait traverser un parc animalier pour atteindre enfin la péniche dans laquelle habite un faussaire. Tandis qu’Anna fait le pied de grue, Arlette va à la rencontre du falsificateur. Ses exigences pour la fourniture de faux papiers vont considérablement inquiéter la jeune femme. Lui faisant croire qu’elle va chercher l’argent nécessaire, Arlette est emmenée par Anna dans la demeure de ses anciens employeurs.

Par phibes, le 22 novembre 2021

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Notre avis sur DEUX PASSANTES DANS LA NUIT #2 – Anna

Nous retrouvons le fameux trio d’artistes composé de Patrice Leconte , Jérôme Tonnerre et Al Coutelis qui, lors de leur premier volet, nous ont invité à faire la connaissance de leurs personnages, Arlette et Anna, promises à une « promenade » dans Paris sous l’occupation pour le moins atypique. Munis des intentions créatrices qui sont les leurs, ils nous offrent la suite de cette curieuse traversée de la Capitale.

Nous retrouvons donc les deux jeunes femmes liées par une amitié très récente dans cette quête qui consiste à leur permettre de retrouver leur liberté. L’ancienne détenue et la magicienne déchue nous entraîne dans une déambulation qui, sans pour autant bénéficier de gros effets pyrotechniques et autres, a le privilège d’être enveloppante. Cette flânerie intramuros peu ordinaire qui se déroule dans la nuit sous le couvert d’une inquiétude permanente et d’un usage de dialogues très soupesés est l’occasion de croiser non seulement des personnages, certains œuvrant pour le bien des fuyardes, les autres pour le moins bien, mais aussi, avec surprise, des animaux. La linéarité du récit est quelque peu insolite et pousse irrémédiablement à la curiosité. Où cette étrange progression va entraîner les deux jeunes femmes ? Assurément vers un final qui ne manquera pas de nous ébranler.

Graphiquement, Al Coutelis use d’un trait stylé qui porte bien l’histoire. A la faveur d’un encrage puissant, l’artiste met à l’honneur un univers assez sombre en osmose avec cette balade nocturne, à la fois intrigant et enveloppant. Par ces aplats de noir et sa colorisation sobre, il modèle l’ambiance de son histoire et génère une certaine prégnance. Ces personnages qu’il croque simplement se révèlent remarquablement dans leur caractère et leur profondeur, tout comme ses décors qui bénéficient d’une belle recherche réaliste.

Une seconde partie d’un cheminement nocturne à travers Paris en temps de guerre pour le moins singulier qui vaut pour son côté atypique.

Par Phibes, le 22 novembre 2021

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