DETECTIVES
Ernest Patisson - Hantée

En 1922, Ernest Patisson, célèbre détective helvète, a été appelé par son vieux complice le Capitaine Philips Branklyn pour qu’il lui donne son avis sur l’inquiétante situation que vit un couple de ses amis. En effet, depuis une quinzaine d’années, James et Marissa Wallace vivent avec leurs deux domestiques dans le manoir de leurs aïeuls, perdu sur une petite île écossaise lointaine. Toutefois, depuis quelques temps, le climat à l’intérieur de la demeure s’est nettement dégradé. Marissa, reconnue pour sa vivacité d’esprit, est de plus en plus perturbée par des manifestations mystérieuses qui, évidemment, produisent également quelques effets néfastes sur James. Ernest Patisson et son ami décident alors de partir pour un court séjour chez les Wallace afin d’y déceler le fin mot de toute cette histoire. La grande masure serait-elle la proie d’un fantôme ancestral ? Qu’à cela ne tienne, le limier suisse est prêt à s’investir dans cette singulière affaire et, comme il se doit, à faire émerger la seule et vrai vérité.

Par phibes, le 2 février 2015

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Notre avis sur DETECTIVES #3 – Ernest Patisson – Hantée

Troisième détective de la bande des sept ayant animé le sympathique volet de la série Sept dirigée par David Chauvel, Ernest Patisson trouve ici la possibilité de se distinguer, comme ses deux premiers pairs (Miss Crumble et Ricard Monroe), au travers d’une enquête qui lui est propre.

Herik Hanna, qui se complait profitablement dans ce genre d’aventure (il a signé les deux précédents épisodes de la même saga ainsi que l’album Sept détectives), nous offre donc une nouvelle enquête policière pour le moins captivante qui a la particularité de mettre en avant les caractéristiques exceptionnelles du personnage principal concerné. A cet égard, d’origine helvète, Ernest Patisson est doté, comme l’on pouvait s’en douter, d’un esprit d’analyse et de déduction hors normes, à l’image de ses illustres homologues anglais (Sherlock Holmes), belge (Hercule Poirot) ou français (Rouletabille). Enquêtant avec méthode et dans une logique peu commune, ne perdant jamais (même au moment le plus fort) son sang-froid, pour le moins attaché à son apparence soignée, le fin investigateur trouve le moyen d’étaler sa science et, par ce biais, anime avec éloquence l’intrigue.

Du côté de cette dernière, l’on peut considérer que le scénariste titille le fantastique (l’intervention présumée d’un fantôme malfaisant) sans toutefois s’en nourrir. De fait, l’enquête policière qui n’élude ni décès, ni disparitions étranges, reste dans des proportions entreprenantes nimbées de folie parfaitement maîtrisées. Elle se veut agrémentée d’un excellent travail sur les dialogues volontairement pompeux pour bien caractériser l’époque, d’un déroulement scénaristique pour le moins captivant, le tout appuyé par une bonne dose de mystère, de rebondissements et de surprise finale.

Après Sylvain Guinebaud et Nicolas Sure, c’est Ceyles, le dessinateur du deuxième cycle de la série Slhoka, qui se colle à la mise en images des pérégrinations du 3ème détective. L’on peut déjà saluer sa performance qui respecte, grâce aux effets chaudement colorés de Lou, le concept graphique général de la saga et qui s’éloigne pas mal de son style habituel de l’héroïc fantasy. En effet, l’effort historique est concluant grâce à un travail sur les décors (de la plus petite vignette à la double planche) d’une grande beauté. De même, la qualité est au rendez-vous avec les personnages que l’artiste anime avec beaucoup de soins, ces derniers bénéficiant d’un charisme très bien mis en avant (en particulier le malingre détective qui possède une force de présence indiscutable).

Voici le portrait d’un nouveau limier qui en impose par son sens de déduction et sa logique implacable, dans le cadre d’une enquête policière à suspense parfaitement réussie.

Par Phibes, le 2 février 2015

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