DETECTIVES
Richard Monroe – Who killed the fantastic Mister Leeds ?

En 1935, à Los Angeles, après avoir subi une défénestration qui le fait chuter de 47 étages, le célèbre détective privé Richard Monroe se retrouve au poste de police. Là, couvert de tâches de sang et de bandages, il est interrogé par l’agent Cole Williams sur les motivations étranges de son saut. Pour cela, il se doit de reprendre au début de sa mésaventure au moment où il a répondu favorablement à la proposition d’engagement de la star Ava Lamont pour être son garde du corps le temps de sa série de représentations publiques. L’ayant rejointe à l’Hollywood High Tower Hotel pour sa première représentation, le détective, ne tarde pas à être attiré par quelques petits détails qui mettent ses sens en alerte. C’est dans la loge de la star que les premiers évènements surviennent, au moment où James Crowley, son partenaire, s’en prend à elle violemment. Après une intervention musclée, les deux acteurs se retrouvent finalement sur le plateau du théâtre sans rien paraître jusqu’au moment où ils jouent la scène du meurtre passionnel. Malheureusement, le tir à blanc de l’arme que détient Ava Lamont fait exploser la tête de James Crowley. Arrêtée pour ce geste fatal, elle se voit toutefois prise en charge par Monroe qui va tenter de dénouer la sinistre affaire et d’innocenter sa cliente. Alors, qui a tué Mister Leeds alias James Crowley ?

Par phibes, le 1 septembre 2014

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Notre avis sur DETECTIVES #2 – Richard Monroe – Who killed the fantastic Mister Leeds ?

L’épisode 7 détectives dans la série concept Sept dirigée par David Chauvel ayant reçu un très bon accueil de la part du public, la maison Delcourt s’est lancée, sous l’égide du titre Détectives, dans la publication de récits propres à chacun des sept détectives vus précédemment. Après l’étonnante Miss Crumble, voici venu le tour du non moins éclairé Richard Monroe, détective privé américain, à faire son show et par là, faire état de ses prédispositions exceptionnelles au travers d’une nouvelle enquête policière.

Herik Hanna, scénariste à l’origine des histoires antérieures sur le même thème, reste avantageusement à la manœuvre. Fort de ses inspirations policières qui semblent lorgner, ici, du côté de l’univers de Philip Marlowe, le scénariste signe une histoire particulièrement bien conçue pour attiser la curiosité. L’intrigue, mise en place d’une manière rapide et fracassante, a tendance à rester d’un niveau égal tout du long, basculant très habilement sur deux plans, entre les faits qui se sont déroulés et l’interrogatoire savoureux du protagoniste principal, dans des fondus judicieux. Grâce à une gestion des dialogues remarquablement verbeuse, l’enquête a l’avantage de prendre un cours tortueux, partant d’une évidence (celle du meurtre de Crowley par Ava Lamont) pour prendre une orientation plus profonde et insoupçonnée.

De fait, la lecture se fait sans aucun déplaisir, dans une progression scénaristique bien soutenue et volontairement lente, portée par un superbe travail sur les ambiances, sur le choix de personnages charismatiques très varié, une bonne dose de rebondissements et un final inattendu. Il ne fait aucun doute que Richard Monroe se détache tout particulièrement du lot grâce à ses excellentes prédispositions et surtout à ses penchants avérés pour payer de son corps (véritable adepte du pansement et des bandelettes).

Ayant délaissé Christophe Bec après Waldow et Royal Aubrac, Nicolas Sure vient prêter mainforte à Herik Hanna pour illustrer les pérégrinations de Richard Monroe. S’il possède un style différent de son prédécesseur, Sylvain Guinebaud, il n’en demeure pas moins que son trait fait vivre généreusement l’intrigue présente. On lui concèdera que son dessin est soigné et colorisé sans agressivité, parfois sobre et efficace dans les arrière-plans pour mettre en évidence les personnages. Ces derniers, d’ailleurs, ont une certaine présence, surtout Monroe dans ses bandages et ses tâches de sang qui lui donnent un aspect impénétrable.

Un enquête du sieur Richard Monroe de qualité, à mettre au crédit des deux artistes, qui ouvre déjà, au regard du 4ème de couverture, les bans de l’aventure du détective suivant, Ernest Patisson. C’est décidé, on prend rang !

Par Phibes, le 1 septembre 2014

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