DESTINS
La vengeance

En Afrique centrale, ayant reconnu en la jeune captive Ellen Cluster la descendante de l’homme ayant été à l’origine de l’épuration de son peuple, Kolo le chef des Mazimkwas a statué sur sa mise à mort. Toutefois, un homme a décidé de tout tenter pour sauver la condamnée. C’est le Père Sewanne, seul blanc initié aux rites locaux, qui essaye d’intercéder auprès du chef Kolo, mais en pure perte. Celui-ci se tourne alors opportunément vers le nganga Din. Grâce à ses exceptionnelles connaissances de sorcier, ce dernier va permettre à Ellen Cluster de pénétrer le Nimsi, sorte de lieu onirique de non-vie dans lequel elle devra revisiter son récent passé et par ce biais, tenter d’échapper à une vengeance ancestrale et également à son destin funèbre.

 

Par phibes, le 27 octobre 2011

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Notre avis sur DESTINS #13 – La vengeance

On se rapproche de plus en plus de la fin unique à laquelle Frank Giroud nous a préparé depuis le début de l’aventure (Le hold-up) dès janvier 2010. En effet, La vengeance est l’avant-dernier opus de la grande saga liée à la destinée à multiples facettes de son héroïne Ellen Cluster.

Pour cette occasion, deux grands artistes au parcours exceptionnel s’associent à savoir Pierre Makyo, scénariste reconnu depuis La balade au bout du monde et Ruben Pellejero, dessinateur au graphisme délié reconnaissable entre tous (Le tour de valse, L’impertinence d’un été, L’écorché…). Fort de leur générosité et de leur créativité, ce tandem de choix nous livre la suite des péripéties africaines impulsée par le grand créateur de la saga (dans l’arborescence de la série, c’est le côté rouge, celui dans lequel Ellen Cluster a pris comme option, dans son dilemme de départ, de taire la vérité et de fuir).

Une fois de plus, l’aventure se veut captivante. Représentant la suite logique de L’ancêtre, cet épisode joue sur l’ambiguïté du destin du personnage principal qui, grevée par un crime qu’il a perpétré précédemment, se voit condamné pour une action épuratrice commise par son aïeul. Pierre Makyo n’épargne pas la belle rousse (c’est vrai que celle-ci connaît de nombreux tourments depuis l’origine) et lui permet, dans un sursaut d’espoir, d’organiser une sorte d’introspection personnelle via une épreuve initiatique onirique. A ce titre, l’on conviendra que le scénariste nous dépayse totalement, assurant au passage un mélange culturel agréable, noyé dans des ambiances africaines fortes.

Le trait libéré de Ruben Pellejero conserve toute sa profondeur. Le message graphique est clair, se découvre dans une restitution épurée stylée, volontaire, habile et délicate dont l’artiste est passé maître. Ses dessins sont un véritable appel au voyage initiatique dans un univers aux effluves africains convaincants, servis par une colorisation très réussie.

Un avant-dernier épisode remarquable, limbiquement dépayasant, qui ne laisse filtrer aucun indice pour le dernier opus.

 

Par Phibes, le 27 octobre 2011

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