Des souris et des hommes

George et Lennie sont deux amis qui louent leurs services de ferme en ferme, des saisonniers, qui se déplacent en fonction du travail qu’on leur propose. Ils partagent un rêve, posséder un petit lopin de terre, une petite ferme où ils ne dépendraient plus de personne et pourraient élever des lapins.
Lennie, géant à la force herculéenne est simplet, Georges veille sur lui et réfléchit pour deux.

Par olivier, le 25 novembre 2009

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Notre avis sur Des souris et des hommes

Adapté du roman homonyme de Steinbeck, Des souris et des hommes est une tragédie sociale et humaine, un drame bouleversant que Bertola va mettre en scène.
Dans cette Amérique des années 30, l’errance des deux hommes va voir son aboutissement dans un ranch où se déroule l’action, où se nouent les fils de la tragédie. Car dans cette écriture linéaire, la fin apparait déjà en filigrane, les détails vécus ou racontés par les protagonistes sont autant d’éléments qui préfigurent la tragédie.
Lennie, c’est la tendresse pure, un enfant enfermé dans un corps trop puissant qu’il ne parvient pas à maitriser. Il est attiré par la douceur, la fourrure des souris ou des chiots, les cheveux d’une femme. Georges veille sur lui mais la présence de Lennie est de plus en plus ressentie comme un poids, un fardeau qui l’empêche de s’établir, de se marier, de vivre tout simplement.
C’est un récit d’amitié, d’amitié profonde en même temps qu’un récit de la solitude, car chacun des acteurs vit enfermé dans son monde. Ressassant sans cesse ses chimères comme des objectifs rêvés, comme pour se persuader que cet avenir, ce bonheur simple est là, à portée de main.
Tous les personnages secondaires sont également des abimés de la vie. Ils vivent leur morne quotidien, travaillent et dépensent leur maigre salaire en rêvant à ce qu’ils auraient pu être mais restent enfermés dans ce ranch.
Le choix graphique de Bertola, une aquarelle très diluée tout en noir et blanc, est un peu déroutant au début, mais rend magnifiquement la poésie du récit et les décors de l’intrigue entre la rivière et le ranch où s’engluent les vies, des existences toutes en volutes de fumée, sur un fond noir comme la misère et la douleur.
Pierre David Bertola a réussi une magnifique adaptation de ce roman poignant, bouleversant, qui vous prend réellement aux tripes.
L’occasion peut-être de vous donner envie de lire ou de relire les romans de John Steinbeck comme Les raisins de la colère ou A l’est d’Eden.

Par Olivier, le 25 novembre 2009

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