FRAGMENTS DE L'OUBLI (DES)
Jean-Pierre

Jean-Pierre, personnage un tantinet déconnecté, a répondu au message d’Hélène et se retrouve dans un cimetière de Lyon en face de la tombe de son frère jumeau dont il ignorait l’existence. Pour le moins déconcerté, il entend les explications de la jeune femme sur sa rencontre avec le disparu et l’emmène au domicile de ce dernier. C’est dans cet univers flou, à la fois étranger et bizarrement familier, qu’il va se découvrir.

Par phibes, le 10 mars 2013

Publicité

Notre avis sur FRAGMENTS DE L’OUBLI (DES) #2 – Jean-Pierre

Après un tome d’ouverture surprenant dédié à Faustine, une jeune fille esseulée partie à la recherche de son père disparu, Serge Annequin revient dans sa trilogie, toujours sous le couvert de la collection Calamar de chez Paquet, pour nous conter, cette fois-ci, le parcours non moins singulier de Jean-Pierre.

Cette nouvelle partie se veut encore plus obsédante que la précédente. En effet, Serge Annequin s’attache à nous faire suivre les traces de son nouveau personnage Jean-Pierre, un personnage solitaire à la psychologie particulièrement tourmentée. Aussi, tout en croisant de façon subtile les déambulations de ce dernier avec celles de Faustine, l’auteur nous plonge dans un domaine impalpable, un univers qui tangue entre irrationalité et réalité, et qui nous introduit dans un mal être partagé des plus pesants.

La quête identitaire à laquelle le lecteur est sensibilisé se veut nourrir un certain mystère et également une certaine symbolique que l’on perçoit dans les mots (moleskine, seul compagnon évolutif qui le rattache à la raison) ou dans les pensées les plus profondes et les plus abstraites ou encore dans les métaphores graphiques. A ce titre, l’on conviendra que ce mélange très subtile donne réellement envie d’en savoir beaucoup plus sur la personnalité troublée de Jean-Pierre et où tout cela va mener.

Au niveau dessin, le message, bien qu’il soit épuré, reste clair. L’artiste parvient sans aucune difficulté à nous plonger dans le psychisme de Jean-Pierre, nous faisant part de ses réflexions les plus intimes, de ses grands silences purement évocateurs de son état spirituel. Les ambiances sont cautionnées par une palette de couleurs plutôt pâles et par l’usage d’un trait rapide, suffisamment éloquent.

Une deuxième partie qui se veut volontairement empreinte de mollesse, qui complète de façon croisée les tergiversations premières de Faustine et qui rassérénera ceux qui apprécient les récits à la psychologie décalée.

Par Phibes, le 10 mars 2013

Publicité