Le dernier des Mohicans

Fin XVIII en Amérique, les colons Anglais et Français sont en guerre. Alors que les filles d’un général anglais tentent de rejoindre leur père, elles sont enlevées par des Hurons.
Elles devront leur salut à trois hommes, Chingachgook, son fils Uncas (le dernier des Mohicans) et Bas de cuir, un blanc élevé par les indiens.

Par olivier, le 14 mai 2010

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2 avis sur Le dernier des Mohicans

Première sensation et premier regard, cet échange muet avec Magua, le Huron, sur la couverture, un regard inquiétant qui ne vous lâche pas.
Que dissimule ce regard inamical, un défi ? Oserez-vous passer outre, ouvrir l’album et faire connaissance avec les protagonistes de l’histoire?
Chacun connait le récit de James Fenimore Cooper, de par ses nombreuses adaptations pour le grand comme le petit écran où en bande dessinée, celle de Ramaïoli : Bas-de-cuir.
Cette adaptation de Catmalou et Cromwell ne s’encombre pas des détails du roman, les deux auteurs ont taillé dans le récit, n’en gardant que le support, l’essentiel, une trame humaine dans un conflit franco anglais où les indiens choisissent leur camp. Réécrivant les dialogues, remaniant l’histoire, la condensant pour n’en garder que la substantifique moelle, ils nous offrent un album puissant et magnifique.

Ce Dernier des Mohicans est avant tout une grande claque graphique, un album hors normes, une bande dessinée qui n’en est déjà plus une et qui va même au-delà du roman graphique.
C’est bien plus que cela, un tel travail sur l’image est déjà un récit à lui seul. Toute la tension et la violence que Cromwell parvient à faire passer dans ces pages va au-delà du travail de dessinateur. Il faut être inspiré pour rendre cette atmosphère, sans presque de dialogues mais avec des tableaux pleine page qui explosent au regard du lecteur qui, de son coté, explore, détaille et laisse la magie de l’œuvre opérer.
Dans une dominante sombre, où le vert le dispute au rouge sang faisant ressortir les traits puissamment marqués des acteurs, l’action se développe dans une atmosphère confinée et oppressante.
Ces couleurs rythment le récit, marquant chaque chapitre d’une ambiance méticuleusement choisie, où l’on passe d’une situation calme, feutrée, à une irruption brutale, froide et résolue de la violence
Cet album est une longue traque avec des indiens inquiétants qui glissent, silencieux, au milieu d’une nature compacte où l’homme blanc allié, ou ennemi, mais de toute façon lourd et bruyant ne peut être en osmose.
Le travail de Cromwell à la peinture, épaisse, donne toute sa densité et sa vie à l’album, et j’ai à sa lecture des réminiscences hors sujet comme 300 de Zack Snyder avec ses scènes de combat sauvages et intenses

Cromwell réinvente littéralement le récit de Fenimore Cooper, le sublimant et lui offrant une dimension presque Wagnérienne.
Un deuxième album dans cette nouvelle série chez Soleil qui, après le superbe A bord de l’étoile Matutine de Riff Reb’s, nous promet décidément de bien belles aventures aussi bien littéraires que graphiques.

Par Olivier, le 14 mai 2010

1992.
J’ai eu un choc cinématographique en allant voir au ciné l’adaptation de l’oeuvre de James Fenimore Cooper par Michael Mann, avec Daniel Day Lewis dans le rôle d’Oeil-de-Faucon, et Wes Studi dans celui de Magua. Ce film m’a marqué en étant l’une des meilleures adaptations de cette oeuvre.

2010.
Nouveau choc, nouvelle claque avec l’adaptation du dernier des Mohicans par Cromwell et Catmalou ! Quelle oeuvre ! Bien que ce soit librement adapté, je ne pense pas que vous oublierez de sitôt les pages de cette nouvelle version.

Déjà, le récit se lit avec grand plaisir. J’aime beaucoup ce mélange de textes, de dialogues et de citations. Là où c’est réussi aussi, c’est que ce récit qui suit tout le livre soit la mort de John Greenwood et son corps qui flotte dans la rivière.

Mais le plus beau, le plus impressionnant vient des peintures de ce livre !
C’est un vrai choc visuel. Des pages, des planches, des tableaux que vous exposeriez bien chez vous.
Il y a certains passages qui sont d’une beauté  (les paysages, les Amérindiens marchant dans la forêt …) et d’autres qui sont d’une grande violence (l’attaque des Hurons : voir la scène où ils enlèvent les filles Munroe).
Les Hurons de Cromwell ont de la présence ! Tout comme son Nathanaël ( Bas de cuir), son Uncas et son Chingachgook.

Bref, voilà une adaptation qui mérite amplement une place dans vos bibliothèques, une oeuvre à ne pas manquer.

Devenez donc un coureur des bois en ouvrant ce livre signé Cromwell et Catmalou.

Par BERTHOLD, le 31 mai 2010

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