DENT D'OURS
Cycle 1

En octobre 1944, le lieutenant Max Kurtzman, pilote dans l’US Navy, revient d’une mission dans le Pacifique particulièrement douloureuse. Fraîchement débarqué de son porte-avions, il est cueilli par la police militaire qui, à l’appui de documents officiels et à l’issue d’un interrogatoire serré, le soupçonne d’être un espion nazi. Arrêté, puis réinterrogé, il se voit, suite à la découverte d’une photo ancienne sur laquelle il paraît, dégagé de toute condamnation et se retrouve rapidement devant le Colonel Donovan de l’OSS. Ce dernier lui propose de travailler pour ses services, eu égard à ses aptitudes à pratiquer l’allemand et le polonais, et de réaliser une mission capitale à hauts risques qui pourrait déstabiliser les nazis. Celle-ci consiste à éliminer une icône allemande, l’aviatrice de renom, Hanna Reitsch, qui n’est autre que son amie d’enfance. Totalement dépité par cette proposition et afin de lever toute ambiguïté à son sujet, Max accepte tout de même la mission. Il est envoyé derrière les lignes polonaises et à la faveur d’un subterfuge organisé par la résistance locale, tente d’intégrer le groupe de pilotes volontaires allemands qui doit rejoindre la base où se trouve la fameuse pilote. Max aura-t-il la possibilité d’approcher son ancienne amie et exécuter sa mission sans faillir ?

Par phibes, le 9 décembre 2016

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Notre avis sur DENT D’OURS #INT1 – Cycle 1

Initiée en mai 2013 par Yann et Alain Henriet, cette saga dramatico-historique a, à ce jour, fait l’objet de quatre épisodes. Les trois premiers opus (intitulés Max, Hanna, Werner) constituant un cycle, les éditions Dupuis ont décidé, pour les lecteurs qui seraient passés à côté de la production originelle, de les regrouper afin de les publier en intégrale, dans un volume de plus de 150 planches.

Ce premier cycle est donc l’occasion de nous plonger dans l’histoire de trois gamins de Silésie (dans les années 30), région qui se trouve en partie en Pologne, en Tchéquie et en Allemagne. D’origine différente, ils partagent une amitié indéfectible tout comme la passion pour l’aviation. Malheureusement, la montée du nazisme fait qu’ils sont obligés de se séparer et le second conflit mondial va les remettre en présence d’une manière très inattendue.

Très bel ouvrage que ce premier volet complet qui nous permet de suivre des péripéties guerrières dans une évocation solide et documentée. On ne pourra que saluer la prestation de Yann qui trouve ici la particularité de faire interpénétrer très adroitement la fiction avec la réalité historique. En effet, s’appuyant sur des faits authentiques, des anecdotes et des personnages qui ne le sont pas moins (pour en citer quelques-uns, à commencer par Hanna – la pilote allemande, le colonel Donovan de l’OSS, le chef pilote allemand Adolph Galland…), le scénariste dévoile la destinée dramatique de ses protagonistes dans un cadre maîtrisé via une intrigue (la mission de Max à l’encontre de sa dulcinée) cadencée et navigant sur les époques qui se veut des plus prégnantes.

Il va de soi que la partie picturale conforte l’intérêt de cette bande dessinée. En effet, Alain Henriet nous offre un travail particulièrement léché (voir le making of en fin d’album). La rigueur est de mise (l’artiste se veut précis dans son dessin en utilisant un détail qui trahit une grosse recherche). Répondant à la passion de son scénariste pour l’aviation, il réalise des aéronefs de toute sorte (même des prototypes allemands de fin de guerre) dans des circonvolutions guerrières réussies. Pareillement, il produit un très bel effort sur la représentation de ses personnages qui ont la spécificité d’être bien charismatiques, attachants pour certains, très inquiétants pour d’autres.

Une très belle histoire pour un cycle qui certes ne clôt pas définitivement les péripéties de Max mais qui, de par sa qualité générale, donne une envie furieuse de voir ce qui suit !

Par Phibes, le 9 décembre 2016

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