DÉMON
Le sanctuaire du démon

En 1215, la chrétienté est grevée par un mal mystérieux qui rend fou les gens qui en sont atteints. L’autorité papale sentant l’avenir de son église s’obscurcir, cette dernière se prépare pour lutter contre ce mal de faire appel à tous les sorciers qui ont été emprisonnés. Elle est alors contactée par Satan lui-même qui vient lui proposer de faire front commun car l’adversaire qui en est à l’origine est un démon mystérieux et puissant qui se nourrit de l’âme de ses victimes. Pour ce faire, un concile doit être organisé au plus tôt.

Pendant ce temps, le Missus Dominicus Alaric de Rhedae poursuit son enquête sur la mort de Wallia, un savant de Carcassonne et s’apprête à partir pour Bordeaux à la recherche d’un armateur en compagnie de la nièce du défunt. Un messager de son ordre vient toutefois l’enjoindre de revenir sur Carcassonne pour enquêter sur le massacre perpétré en la Cathédrale de la Cité. Contraint de se détourner de ses investigations, Alaric parvient tout de même à lever le voile sur cette affaire sanglante et dès celle-ci soldée, repart aussitôt pour Bordeaux. Il y retrouve ses pairs qui l’aident à rencontrer le puissant armateur Lothar Barbetorte. L’homme semble avoir un lien avec l’avènement du terrible mal des esprits, mais lequel ?

Par phibes, le 11 septembre 2017

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Notre avis sur DÉMON #2 – Le sanctuaire du démon

Il aura fallu attendre cinq années pour connaître enfin la suite des pérégrinations de l’agent des missi dominici, lancé dans la résolution d’un crime sous le couvert d’une épidémie aliénante. Prévue pour se décliner sur trois volets et suite à une volonté éditoriale, la saga a toutefois fait l’objet d’une contraction pour irrémédiablement trouver sa fin en ce tome.

Reprenant là où il en était resté à savoir sur l’avènement du Concile des démons, le récit remet en selle le jeune limier Alaric et celle qui dorénavant le seconde, Ermengarde, dans la ténébreuse enquête qui les lie. Dès le départ de cet épisode, Richard D. Nolane plonge intégralement son récit pourtant très historique à la base dans une dimension fantastique inéluctable (la rencontre du représentant des chrétiens avec Satan). Aussi, tout semble permis. Toutefois, l’on concèdera que l’auteur élude tout de même la facilité en entretenant une intrigue plutôt entreprenante malgré peut-être une parenthèse (celle du massacre de Carcassonne) qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire principale.

Considérant la césure décidée, le rythme de l’équipée se veut soutenu (un peu trop même au détriment d’une certaine profondeur) et les rebondissements s’enchaînent plutôt rapidement. Le duo Alaric/Ermengarde fonctionne bien et prend toute sa place dans cette aventure qui mélange sans compter ambiances médiévales, ésotérisme et démonologie, sans oublier actions et enquête policière. Le déroulé est adroit et promet quelques surprises « démoniques » comme le reliquaire par exemple.

Côté graphisme, Michel Suro retrouve, après avoir œuvré sur trois tomes dans la série Les enquêtes de Séraphin Cantarel, l’univers fantastique créé par Richard D. Nolane. Le geste semble peut-être un peu plus rapide que sur les albums précédents dû certainement à la volonté de clore dans les meilleurs délais ce diptyque. Il n’en demeure pas moins que le message pictural sied à cet épisode et que le travail est des plus honorables. Les décors trahissent une belle recherche et les personnages, à l’effigie légèrement épurée, bénéficie d’une bonne expressivité.

Un second opus qui lève le voile sur le mystérieux mal des esprits, mené avec panache et créativité par deux artistes au talent avéré.

Par Phibes, le 11 septembre 2017

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