Ou la ménopause héroïque

A l’approche de la soixantaine, Noémie a le moral dans les chaussettes. Son médecin lui a décelé deux petites boules au sein et du coup, elle appréhende le pire. Et ce n’est pas son égoïste de mari qui la soutiendra dans son malheur, ni même sa fille, son patron et encore moins sa mère. Heureusement qu’il y a les copines avec lesquelles elle peut échanger. Aussi, en attendant l’examen qui devrait lui en dire un peu plus, ces deux petites boules lui font vivre de durs moments. Au bout de dix longues journées, Noémie apprend enfin que les petites boules sont sans danger. Après un soulagement intense et une petite introspection personnelle sur son sort actuel, elle prend la résolution de tourner le dos à ses contraintes quotidiennes et de profiter pleinement du temps qui lui reste à vivre. Touchée par le démon du soir, Noémie se prépare à revivre une seconde jeunesse !

Par phibes, le 13 mai 2013

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Notre avis sur Ou la ménopause héroïque

Après avoir traité, sous l’égide de la pétulante Noémie, de la crise de la quarantaine masculine avec Le démon de midi (paru en 1996), d’avoir disserté sur la vie à cinquante ans avec Le démon d’après-midi (paru en 2005), la sémillante Florence Cestac revient dans de nouvelles dispositions narratives pour évoquer le cap de la soixantaine.

Au regard du premier de couverture de ce one-shot, le ton est donné. Florence Cestac a décidé de rentrer dans le vif du sujet via une légèreté démoniaque. Le regard qu’elle porte sur la tranche d’âge concernée via la remuante Noémie est l’occasion de traiter de sujets certes qui ont un fond très peu éloigné de la réalité mais qui, traités dans la dérision qui caractérise l’auteure, nous permet de les aborder sous une forme humoristique imparable.

A n’en pas douter, Florence Cestac réussit son coup. Noémie a le don de nous emporter dans la crise qu’elle subit au moyen d’une évocation de situations sans équivoque, portée par une sensibilité généreuse et un travail sur les dialogues au naturel confondant. On suit dans un dynamisme ambiant les émois tonitruants de la sexagénaire dans des élans de cocasserie particulièrement bien ressentis et ses répercutions sur un entourage (famille, bureau, amis…) assurément bien construit et explicite dans les caractères mis en avant.

Côté dessins, Florence Cestac n’a plus rien à prouver tant son trait semble couler de source. Attachée à ce style gros-nez qui a fait sa réputation, elle nous offre une mise en image débordante d’énergie féminine, dans un jeté naturel très humoristique qui ne manque pas de faire mouche.

Un album abouti et délicieusement divertissant, qui nous incite en filigrane à profiter du temps présent.

Par Phibes, le 13 mai 2013

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