DÉLUGE
Compte à rebours

Dans l’ancienne base militaire secrète d’Europa Union, Jason le nomade et Normaée sa belle associée cybernétisée poursuivent leur mission qui consiste à trouver des éléments susceptibles de réparer le vaisseau crashé de celle-ci. Ayant franchi un sas fermé hermétiquement depuis bien des années, ils descendent au plus profond de l’immense installation blindée. Au vu des premières constations, les résidents semblent tous morts de façon très suspecte depuis des lustres. Aussi, s’activent-ils à trouver ce qu’ils cherchent, surtout que la belle femme-clone ne possède qu’une autonomie limitée avant que son corps ne fasse un rejet total de ses implants. C’est en passant dans une énième salle qu’ils finissent par se retrouver en face du cerbère de la base, une intelligence artificielle nommée Lerne. Leur rencontre va précipiter le mouvement et aboutir sur une course-poursuite destructrice. Pourront-ils arriver au terme de leur mission ? Auront-ils la possibilité de s’échapper de la base secrète et d’esquiver les escadrons mortels de la reine Corialis ?

Par phibes, le 4 septembre 2013

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Notre avis sur DÉLUGE #2 – Compte à rebours

Après une première mise en bouche particulièrement dépaysante et animée, le duo Pona/Hervàs remet les couverts de façon à nous délivrer la suite et fin des aventures subaquatiques de ses deux héros que sont Jason et sa complice non naturelle.

Conformément au sous-titre, le lecteur se voit propulsé dans une course contre la montre pour le moins endiablée et détonnante. Les investigations de ce couple bigarré, issu d’une manipulation génétique avancée, sont, une fois de plus, la source d’une action tonitruante qui permet d’opposer plusieurs courants antagonistes dans un univers délliquescent et post-apocalyptique. Grâce à la mission de Jason et sa dulcinée, l’on a la possibilité de mieux assimiler l’agencement du monde terrien après déluge. Sa population mutante, son organisation (deux mondes distincts, l’un parti dans les étoiles que l’on ne voit pas, l’autre s’étant adapté par mutation à la modification de la Terre), nous est explicitée via le cheminement (initiatique) parsemé d’embûches du duo.

De fait, l’action taille sa part de reine dans ce nouvel opus et permet, de par les rebondissements qu’elle génère (ici la rencontre avec Lerne et la prise de conscience de Normaée), de ne pas s’ennuyer une seconde. L’histoire y est toujours dépaysante et se poursuit dans une intensité savoureuse, partagée entre des dialogues sans tabou, pince-sans-rire (ceux entre Jason et son associée sont bien croustillants) et cinyques, des évènements explosifs, d’une grande violence et une finalité imparable, amère.

L’univers violent et antidelluvien initié par le scénariste prend une résonnance particulièrement convaincante via le travail graphique d’Hervàs. Ce dernier est des plus adroits pour nous plonger dans des ambiances futuristes oppressantes voire violentes, à la technologie démesurée et avec des personnages purement atypiques. On ressent inévitablement beaucoup d’énergie, le mouvement étant superbement bien restitué par un trait souple et dense.

Une fin de diptyque post-apocalyptique énergisante et savoureusement bruyante à inscrire à l’actif d’un duo d’auteurs au talent avéré.

Par Phibes, le 4 septembre 2013

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