DELIVERY
Tome 1

Risa, Julie, et les autres… Comme tout le monde, elles ont besoin d’argent. Alors, parfois sous couvert d’un prénom qui n’est pas le leur, dans ce qu’on appelle les "Delivery Health", elles se prostituent…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur DELIVERY #1 – Tome 1

Attention !!! Cette bande dessinée est réservée à un public averti, voire adulte, et aurait dû être présentée sous blister. La mention la déconseillant aux moins de 16 ans visible sur la quatrième de couverture est très discrète et pourrait faire regretter cet achat s’il n’est pas fait en connaissance de cause. Car il ne faudrait pas en effet que les fans de l’auteure (Shiori Teshirogi) sautent sur ce titre en pensant qu’ils vont y trouver une lecture du même tonneau que la série Saint Seiya qu’elle a également réalisée !

La série Delivery est une série en deux tomes, deux recueils d’histoires courtes. Il y en a trois dans ce premier volume, et les deux premières abordent plus spécialement le sujet des "delivery health", ces établissements où les hommes viennent dépenser leur argent contre une compagnie câline et entreprenante.

On apprend d’ailleurs qu’il faut distinguer ces delivery health du enkô (ou enjo kôsai) activité lucrative qui consiste pour les lycéennes (!!!) à n’être qu’une escorte de charme. Les delivery health, par contre, voient les filles passer à l’acte. Bien qu’il soit « intéressant » de noter que soi-disant, les pénétrations n’y ont pas cours. Comme dans ces historiettes il est clairement question de fellations, il faudra m’expliquer, alors, ce que signifie pénétration… !

Ces considérations techniques mises à part, il est évident que dans ce genre d’univers, même si des filles peuvent croire à je ne sais quel mensonge qui dirait qu’elles ne subiront pas ceci ou cela, il est clair qu’elles finissent toujours par tomber sur des tordus…

Et c’est là où on en vient au contenu de ce manga, tout en ayant une remarque supplémentaire à faire. Car oui, ces filles rencontrent des problèmes : l’une fait ce travail parce qu’elle a des dettes à rembourser, l’autre à un problème de positionnement dans la société puisqu’elle ne peut pas avouer comment elle gagne son argent. Car oui, c’est un sale boulot, qu’elles font ; on verra même l’une d’elles avoir recours au suicide… Mais le dessin, très esthétique, très clean, a tendance à faire oublier la détresse qui plane sur cet univers : les clients, par exemple, sont tous dessinés jeunes et beaux. Aurait-on la même lecture si les clients étaient des personnages répugnants ? Ces héroïnes nous paraîtraient-elles aussi belles ? Et Risa, qui n’a pour ambition que l’argent vite gagné, qui paraît si sereine, et cela d’autant plus que son petit ami sait ce qu’elle fait et la conduit même vers ses clients !!! Vous comprenez ? Quelque part, la beauté du dessin délicat de Shiori Teshirogi est très gênante : elle édulcore un milieu qui pourtant est plutôt sordide…

Au bilan, un manga abordant des sujets difficiles (sexualité tarifée, mais aussi violence père-fille dans la troisième histoire) porté par un dessin classique mais très fin qui nous fait un peu oublier que pour certain(e)s, devoir vendre son corps est une ultime solution et non un plaisir…
 

Par Sylvestre, le 17 septembre 2008

Publicité