La danse la solitude

Quelques jours après la mort du peintre Edgar Degas, Mary Cassatt vient se recueillir sur sa tombe et se souvient de l’homme qu’il fut, certes doué, un maître qu’elle admira, qui la présenta à ses amis artistes, qui lui permit de devenir la peintre qu’elle fut ensuite. Néanmoins, quand bien même l’eut elle aimé et regretté que ni l’un ni l’autre n’ai su franchir le pas, elle reconnaissait son insupportable caractère, ce mépris affiché pour les autres, qu’ils soient artistes classiques exposés au fameux salon, comme cette génération de jeunes avant-gardistes dont il ne supportait pas le côté bohème !!! Au fil des pages, nous retrouvons donc Degas, sa vie, son œuvre et peut-être même plus encore…

Par fredgri, le 20 septembre 2021

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Notre avis sur La danse la solitude

Après le très impressionnant album consacré à Monet en 2017 et celui sur Django, en 2020, le duo Rubio/Efa revient, pour cette fois s’intéresser à Edgar Degas, souvent assimilé aux Impressionnistes qu’il dénigra si vertement pourtant !
Cependant, loin de consacrer des pages entières à l’art de l’artiste, les auteurs partent sur les traces de l’homme, de sa conception de l’Art absolu et sa façon de se positionner dans cette Histoire en marche qui vit à la fin du 19ème siècle une incroyable révolution culturelle ! Nous le découvrons alors jeune, enflammé, défendant l’art de Ingres auprès d’un collectionneur, puis plus âgé, lorsqu’il décide, contre la volonté de sa famille, de partir vivre de sa peinture. Nous le suivons s’attaquer aux grands peintres qui exposent au Salon, une galerie officielle qui permet à tous ceux qui y sont acceptés d’être reconnus de tous et donc célébrés. Puis il y a les premières années de pratique, tandis que sa réputation grandit, que son travail est reconnu, sa rencontre avec la jeune Mary Cassatt et l’amour platonique qui les unit petit à petit, jusqu’aux années de vieillesse, quand Degas s’éloigne de sa peinture progressivement…

Si l’on est séduit par l’écriture tout en finesse de Rubio, cette façon d’alterner les voix, de deviner les pensées de son "sujet", de recoller les morceaux, on ne peut rester insensible aux planches absolument sublimes de Ricard Efa qui livre une nouvelle fois un album ou explose tout son talent ! C’est magnifique, extrêmement vivant, avec une personnalité artistique incroyable ! Certainement l’un des plus beaux albums du moment !

En contre partie, on regrette juste de devoir attendre le dossier finale pour appréhender la peinture de Degas qui n’est pratiquement jamais abordé dans les planches qui précèdent. On sent bien qu’ici il n’est pas question de pratique, de technique, ni même de la peinture elle même, mais plutôt de deviner le mystère de Degas, de cette solitude qui va l’accompagner jusqu’à la fin.

Beaucoup de subtilité dans ce très bel album qui se dévore d’une traite. Le sentiment de plonger dans les remous d’un artiste qui ne cessa jamais de se remettre en question, malgré la façade qu’il entretint toute sa vie !

Vivement recommandé !

Par FredGri, le 20 septembre 2021

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