DE SILENCE ET DE SANG
Mulberry street

Livreur au "New York Evening" journal, le jeune Ciro Villanova habite chez son protecteur et ami Papa Galuccio, boutiquier dans les bas quartiers de West Side qui se voit soumis à un racket permanent par les sbires au caïd du coin, Terranova. Alors que Ciro rumine une certaine exaspération, Giovanni refait enfin surface, au grand bonheur de son ami, après avoir passé six mois en prison. Mais cette longue période passée derrière les barreaux l’ont profondément métamorphosé. Devenu un individu réputé très violent, sa présence en ce quartier a tôt fait d’attirer la foudre de Terranova dont les hommes de main n’hésitent pas à le harceler. Profitant des menaces exercées sur Papa Galuccio et pour venir en aide à son ami Ciro, Giovanni se décide à partir en guerre contre le caïd.

Par phibes, le 21 décembre 2009

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Notre avis sur DE SILENCE ET DE SANG #2 – Mulberry street

Ce deuxième opus nous replonge dans les ambiances meurtrières d’avant-guerre, au temps où certains quartiers de la grosse pomme étaient dirigés, d’une main intraitable, par des malfrats italiens qui n’hésitaient pas à asseoir leur autorité par l’usage des armes et en rançonnant de nombreuses personnalités.

Par l’intermédiaire de son personnage principal Ciro Villanova, François Corteggiani continue son récit quant à l’insertion de ce dernier au sein des quartiers miséreux de New York des années 10. Il y évoque bien sûr l’emprise de la Mafia locale et surtout les rixes presque quotidiennes qui ensanglantaient ces bouts de territoires défavorisés.

Dans une rigueur historique et patronymique (il fait intervenir des mafieux qui ont réellement existé tels Siegel, Lansky et Costello), le scénariste développe sûrement sa fiction en nous enveloppant dans un climat de terreur angoissant. Ciro et son ami Giovanni, qui ont grandi, assument leurs destinées selon, certes des parcours différents, mais qui, de temps à autres, ont tendance à se croiser de façon éphémère. On perçoit la violence qui semble faire partie inévitablement de leur quotidien et qui touche imparablement beaucoup de gens sans défense. Seuls, les plus hardis, tels les deux personnages affublés d’un troisième, Bartolo, se révoltent dans des actions sanglantes inouïes.

Fidèle à son style, Marc Malès nous enchante de ses remarquables graphiques, pleins de vie… et de mort, dans des restitutions authentiques généreuses de l’Amérique des années d’avant-guerre. Les bas quartiers enneigés de New York sont superbement suggestifs et la faune qui y est représentée est des plus bigarrées. La galerie de portraits qu’il nous propose est impressionnante et met en valeur des personnages charismatiques, conformes, de par leurs tenues vestimentaires et leurs expressions, à ceux d’antan.

Une épopée dramatique toujours aussi intéressante qui n’a pas pris une ride.

Par Phibes, le 21 décembre 2009

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