DE SILENCE ET DE SANG
Les 4 provinces de l'Ave Maria

En 1942, alors que l’Italie fasciste œuvre de concert avec l’Allemagne hitlérienne, Johnny Puparo voit le moyen de tirer profit de la situation conflictuelle pour redorer sa situation carcérale. Dans un premier temps, il propose que l’Organisation aide les militaires américains à lutter contre l’invasion d’espions nazis et dans un deuxième temps, qu’il active son réseau pour faciliter le débarquement allié en Sicile. Afin que la transaction puisse se passer dans de bonnes conditions avec le mafieux, les représentants de la Défense US sollicitent l’intervention du demi-frère de Johnny Puparo, le journaliste Ciro Villanova. Fort du résultat qui lui est fortement favorable, le bandit demande à son frère de se transporter en Sicile pour épier les faits et gestes du parrain local, Vito Genovese, fidèle à Mussolini, et contrôler son adhésion au projet qui touchera les 4 provinces de l’Ave Maria.

Par phibes, le 2 janvier 2010

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Notre avis sur DE SILENCE ET DE SANG #8 – Les 4 provinces de l’Ave Maria

En ce huitième épisode, François Corteggiani se fait le rapporteur de faits authentiques quant à l’intervention de la mafia dans la préparation du débarquement des forces américaines en Sicile en juillet 1943. Et à ce titre, L’Organisation, par l’intermédiaire de Lucky Luciano et l’un des parrains locaux (Don Calogero à Palerme), a été d’un grand secours pour favoriser l’avancée des conquérants.

L’aventure historique reste d’un grand intérêt grâce au mélange subtil du vrai et de l’imaginaire. Cette fois-ci, le scénariste permet d’assurer à ces deux personnages centraux un retour aux sources qui, on le conviendra, est certes bien romancé, mais a le mérite de donner des informations surprenantes sur ces fameuses tractations qu’ont dues mener les services secrets américains, initiées par un parrain incarcéré. François Cortegiani nous fait toucher du doigt la force stratégique de l’organisation qui, dans une situation de guerre, a su tirer les ficelles pour en sortir à l’issu du conflit, glorifiée.

Au rythme des négociations et des requêtes noyées dans des nuages de fumée abondants, on est suspendu au jeu de Ciro Villanova qui se transforme, pour notre plus grand plaisir, en espion de première zone. Les rencontres avec les militaires italiens fascistes ne manquent pas de punch et nous entraînent dans des échanges soutenus, sans concession, brutaux et sanglants. De même, les rebondissements sont de la partie et sont à l’origine de bonnes surprises.

Alors qu’il se prépare à se lancer dans la nouvelle série Les chroniques barbares et qu’il s’épanouit sur celles de Vae Victis ! et de Les survivants de l’Atlantique, Jean-Yves Mitton trouve le moyen de réaliser le présent opus. Force est de constater que sa boulimie du travail est payante. En effet, ses dessins gagnent en réalisme, en noirceur, en transition et révèlent une violence de plus en plus forte.

Un moment historique très plaisant !

Par Phibes, le 2 janvier 2010

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