DE SILENCE ET DE SANG
Je n'étais même pas là...

Alors que la Cosa Nostra a décidé de ne pas s’attaquer au réseau chinois des blanchisseries, Johnny Puparo quitte le Nouveau Monde pour la Sicile afin d’y mener la grande vie. Après quelques temps durant lesquels il ne laisse que peu de nouvelles, il atteint Cuba pour y organiser la fameuse conférence de La Havane et met sur pied un nouveau trafic bien lucratif, celui de la drogue. De même, le cas de Bugsy Siegel étant réglé, il met au point par l’intermédiaire du syndicaliste Jimmy Hoffa le racket des transports en utilisant frauduleusement comme support la Caisse de Retraite des camionneurs. Ciro Villanova, journaliste et demi-frère du parrain, a été le témoin douloureux de cette incursion mafieuse.

Par phibes, le 4 janvier 2010

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Notre avis sur DE SILENCE ET DE SANG #9 – Je n’étais même pas là…

François Corteggiani fait un saut de 10 ans dans le temps pour les besoins de son nouvel épisode. Après donc la participation ouverte de la Cosa Nostra (mafia sicilienne aux ramifications internationales) dans le débarquement allié en Sicile de 1943, le scénariste s’attaque au contrôle sournois de la mafia sur les transports via le Syndicat International des Camionneurs.

Dans un premier temps, son évocation se veut plutôt du genre statistique et historique (bien que le passage sur la tentative de racket dans une blanchisserie chinoise soit assez percutante) entrecoupée par des bonds en avant pour retrouver les journalistes du Hérald interviewant l’ancien reporter Ciro Villanova. Dans une deuxième période, le récit vire à l’action par le biais du même mémorialiste plus jeune, qui se prépare à vivre en direct la grogne des "Teamsters" face à l’oppression de la mafia.

Si le récit détient une réelle énergie de par les assauts explosifs et musclés de la gente mafieuse et des escadrons d’élite de Hoffa, il prendra cette fois-ci une connotation amère et dramatique qui touchera de plein fouet le narrateur. Cet épisode confirme parfaitement la totale immersion de la Cosa Nostra dans la société moderne qui, de sa volonté de tirer profit de tout (de Las Vegas au Syndicat des Camionneurs), tisse une toile de plus en plus tentaculaire. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’on l’est surnommée la pieuvre.

A n’en pas douter, le travail graphique de Jean-Yves Mitton est des plus probants. Jouant admirablement avec les perspectives, s’octroyant à raison le droit de dépasser des cadres rigides des vignettes, ce dessinateur nous régale de son trait authentique et plein de ressources. Les personnages aux expressions sympathiquement travaillées développent une réelle influence et corroborent, de fait, le talent de ce généreux auteur.

Une épopée impressionnante où la réalité se confond avec la douleur.

Par Phibes, le 4 janvier 2010

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