DE SILENCE ET DE SANG
Dix années de folie

En ce mois d’avril 1924, les Etats-Unis sont en pleine prohibition et de fait, le commerce de l’alcool est condamné. Giovanni Macaluso dit Johnny Puparo est devenu l’un des rois de la pègre new-yorkaise et n’hésite pas à braver les interdits. A la suite du détournement sanglant d’un convoi d’alcool, il rend visite à son ancien ami Ciro Villanova au siège même du "New York Evening", lieu où se trouve le témoin dudit détournement. Ce dernier est abattu et Ciro, dépité, comprend qu’il a été manipulé par son ex-ami. C’est ainsi que, connaissant les liens qui unissent Johnny à Ciro, le lieutenant Polonsky jette son dévolu sur le jeune journaliste pour tenter de le faire témoigner contre le caïd. Et pour cela, tous les moyens, même les plus fous, sont bons.

Par phibes, le 23 décembre 2009

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Notre avis sur DE SILENCE ET DE SANG #3 – Dix années de folie

Le fossé se creuse de plus en plus entre les deux amis que sont Ciro Villanova et Giovanni Macaluso, les deux siciliens d’origine qui ont émigré aux Etats-Unis. Si le premier semble suivre le chemin de l’intégrité au travers de son emploi de journaliste, le deuxième, de par sa fourberie et sa malhonnêteté chronique, s’est permis de gravir les échelons pour devenir l’égal de caïds tels Lansky, Costello… et régner en maître sur les quartiers de la grosse pomme.

François Corteggiani entretient à merveille le contraste de plus en plus marquant entre les personnages principaux. Jouant sur leur dualité, leur amitié intarissable et leur différence, le scénariste avance dans le temps pour atteindre une époque post conflit mondial, trouble et répressive, à savoir celle de la prohibition qu’il remémore avec rigueur. Il va de soi que cette évocation n’est pas sans rappeler les malversations "légendaires" du terrible Al Capone à Chicago contrées par le fameux Eliot Ness, qui, d’ailleurs, seront citées avec justesse dans le récit.

Toujours habilement narrées par un Ciro Villanova vieilli, ces péripéties gardent leur attrait historique, servies par des dialogues percutants et des actions radicales on ne peut plus barbares. La violence conserve donc sa place en cet épisode et atteint dramatiquement son paroxysme au contact du policier Polonsky qui nous surprendra par son avidité à coffrer le baron de la pègre et par le moyen morbide employé pour le coincer.

Le dessin de Marc Malès garde toute son authenticité grâce à la reproduction fidèle et soignée de l’époque de la prohibition. Son trait semble d’ailleurs faire preuve de plus de rigueur dans la représentation des personnages et des nombreux décors. Les vignettes révèlent un travail confondant, fortement détaillé qui colle exceptionnellement aux ambiances américaines des années 20 et qui se découvre dans un découpage certes classique mais très délectable.

Un épisode qui conserve l’excellence des deux premiers numéros que les adeptes des "incorruptibles" ne bouderont certainement pas.

Par Phibes, le 23 décembre 2009

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