DE CHAIR ET D'ÉCUME
A la poursuite de la flûte de mer

En Chine orientale dans les années 90, Cristoblad DeGraaf voue son existence à la recherche d’un mystérieux et légendaire trésor dont la clé se trouverait dans une flûte d’écume. Francisco, le fils, assiste son père dans sa quête et espère ainsi qu’en retrouvant le trésor perdu ses parents mettront enfin un terme à leur discorde… Un soir que Francisco noie son désespoir dans le mauvais alcool d’un bistrot, il est abordé par un certain Carmino qui savamment le fait parler dans le seul but de percer à jour les secrets de sa famille. Quand Francisco le découvre une fois dessoulé il est déjà trop tard et le voilà bien malgré lui embarqué dans une aventure qui le dépasse…

Par melville, le 18 février 2011

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Notre avis sur DE CHAIR ET D’ÉCUME #1 – A la poursuite de la flûte de mer

La grande aventure populaire (dans son sens noble) mêlant un récit enlevé et riche en dépaysement à une touche de fantastique – voir de steampunk pour ce qui concerne cet album – semble revenir ces derniers temps à la mode, et on ne peut que se réjouir de cet engouement surtout quand celui-ci inspire des auteurs au talent prometteur. Sans non plus révolutionner le genre, Wanderer s’inscrit dans cette tradition et réussit à convaincre le lecteur par une narration très soignée et des dessins flamboyants. De chair et d’écume est sa première bande dessinée, de formation graphiste pour le cinéma d’animation, il a bénéficié pour l’occasion du savoir faire d’Eric Galland – script doctor (autrement dit d’« accoucher d’histoire ») de plusieurs auteurs – qui l’a aidé dans la construction et la mise en forme de son script. Premier album donc qui marque d’hors-et-déjà une belle entrée en matière.

La trame principale du récit est classiquement celle d’une chasse au trésor, mais sur laquelle vient se greffer deux tragédies familiales, une guerre menaçante et une atmosphère teintée de fantastique steampunk et d’onirisme oriental russo-japonais : de quoi étoffer sérieusement l’intrigue. D’autant plus que Wanderer agence avec astuce et malice les différents éléments de son histoire, il ne nous dévoile toute la richesse de son récit que petit à petit et en garde encore pour les tomes suivants… L’écriture des dialogues, tantôt littéraire, tantôt plus crue, participe à la densité de l’histoire. L’auteur nous transporte dans une aventure au rythme soutenu et foisonnante de rebondissements.
Côté dessins, Wanderer nous offre de superbes planches et distille les ambiances confinées des laboratoires secrets aux scènes de tempêtes avec brio. Avec son graphisme qui renferme un vrai rythme, l’auteur charme le lecteur pour le transporter dans son univers singulier. Du très beau travail.

De chair et d’écume est vraiment une très bonne surprise. Une série naissance qui s’annonce fort prometteuse et dont on attend déjà la suite avec impatience.

Par melville, le 18 février 2011

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