DAYAK
Intégrale

Tout commence dans le ghetto, secteur 9, immense ville africaine d’un hypothétique futur… Dayak est un orphelin à la peau blanche qui vit au jour le jour, chassant, volant, protégé par son tuteur, le prêtre Baptiste ! Mais le maître de la ville, Simon, président de la C.P.M., une compagnie minière pour qui l’Afrique n’est qu’un gigantesque gisement à piller, repère le jeune homme. Après avoir sacrifié les secteurs 8 et 9, il enlève Dayak et lui apprend qu’il est en fin de compte son frère jumeau.
Se perdant un temps dans l’illusion de faire le bien en compagnie de son frère, Dayak ne voit pas que Simon n’a qu’un objectif, étendre son pouvoir et celui de cette étrange "mère" qui le contrôle…
Mais finalement Dayak décide de se rebeller !

Par fredgri, le 6 octobre 2016

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Notre avis sur DAYAK #Int. – Intégrale

S’il y a bien un auteur sous estimé qui mériterait nettement plus de succès, c’est Philippe Adamov. Cet artiste extrêmement doué construit au fil de ses nombreux albums une carrière sans tâche, ponctuée régulièrement de petites pépites hors norme comme cette série, Dayak, rassemblée ici en une Intégrale en petit format, à prix modique !

Non seulement il nous propose à nouveau des planches absolument magnifiques, mais il démontre qu’il est aussi un conteur très inspiré et inventif ! Car ce qui distingue tout de suite "Dayak" c’est cette identité africaine très affirmée et particulièrement subtile, bien loin de stéréotypes habituels. On entre dans un univers riche et foisonnant ou se côtoient tradition ancestrale, rites mystiques et science fiction technologique très poussée.
C’est troublant, car le cadre ne fait à aucun moment référence à notre civilisation occidentale, ni même à ses codes ! Du coup, c’est le dépaysement complet, on se laisse emporter dans les pas du jeune héros qui a bien du mal à se dépêtrer des manipulations de son frère jumeaux, de l’empêcher de tout détruire…

Adamov a commencé à faire de la BD vers la deuxième moitié des années 80, ce qui rend son écriture assez classique, malgré tout. Les textes sont nombreux et fournis, l’action se développe assez vite, c’est intense, sans chichis, on n’est pas dans de la bande dessinée compressée, loin de là. Toutefois, cela reste extrêmement bien écrit, fluide et très pertinent, en plus d’être passionnant ! Il se passe beaucoup de choses, avec des rebondissements très réguliers qui permettent à l’auteur d’explorer différents lieux, différentes ambiances… On ne lâche pas l’album de la première à la dernière page !

Vous l’avez compris, "Dayak" est difficilement résumable, mais il aborde une fin de société africaine cosmopolite qui ne demande qu’à perpétuer sa culture et ses traditions. Je vous conseille donc vivement de redécouvrir cette captivante série, servie par un dessin virtuose qui rappelle, c’est dire, les ambiances SF de Moébius !

Une incroyable lecture !

Par FredGri, le 6 octobre 2016

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