DAREDEVIL
Le procès du siècle

Ce deuxième volume Marvel Delux de Daredevil l’homme sans peur regroupe les trois épisodes suivants :

Le procès du siècle (#38 à #40)
Le Tigre Blanc reprend du service, mais à peine son costume enfilé les ennuis commencent. Tentant d’intervenir lors du braquage d’une boutique de Hell’s Kitchen, il est pris d’un instant de défaillance et les deux braqueurs en profitent pour s’enfuir. Le Tigre Blanc se retrouve donc bien malgré lui inculpé du meurtre d’un policier qu’il n’a pas commis. Matt Murdock prend sa défense…

Le petit maître (#41 à #45)
Le Hibou, super-vilain ennemi de Daredevil reprend la place vacante laissée par la Caïd et tente de lancer sur le marcher une nouvelle drogue, la MGH (Hormone Mutante de Croissance). Matt Murdock enfile donc son costume du Diable Rouge pour arrêter le Hibou, mais tout ne se passe pas comme prévu. Le Hibou est entouré des juristes du Caïd qui vont mettre au point un plan pour faire tomber l’Homme sans peur par la voie légale en portant plainte contre lui…

Hardcore (#46 à #50)
Le Caïd est de retour à Hell’s Kitchen et compte bien reprendre les reines de son empire, mais avant toutes choses il procède à une purge et élimine un à un les traîtres et les gens qui le gênent…

Par melville, le 13 août 2010

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Notre avis sur DAREDEVIL #2 – Le procès du siècle

Le procès du siècle
Dans cette histoire le héros n’est pas Daredevil mais son alter ego Matt Murdock. Peu de temps après les évènements qui ont amené le grand public à découvrir le véritable visage de l’Homme sans peur (bien que se dernier est nié en bloc), c’est le premier procès où Murdock revient en tant qu’avocat, et il se trouve que l’accusé est un super-héros… Il est amusant de voir comment Michael Bendis utilise la double identité de Daredevil pour finalement transformer une histoire de super-héros en récit de procès. Mais le Diable Rouge n’est jamais bien loin et hante la lutte acharnée qui s’engage entre Matt Murdock et le procureur. Ce qui devait être au départ un simple procès pour le meurtre d’un agent policier tourne vite en grande accusation des super-héros : un fait divers banal devient le procès du siècle.
La narration est fluide, les cadrages dynamiques et le dessin de Manuel Gutierrez transmet bien l’atmosphère qui se dégage d’un tribunal (ou en tout cas celle que l’on a l’habitude de voir dans les séries américaines…). Au final, sans être non plus un chef-d’œuvre, cet épisode dans la vie de Daredevil est distrayant et l « audace » de Bendis apporte un peu de neuf et une vision différente. On passe un bon moment de lecture.

Le petit maître / Hardcore
Pour ces deux épisodes on retrouve le tandem Bendis/Maleev pour deux histoires de Daredevil (après la courte parenthèse de l’épisode précédent) faisant directement suite à celle du premier volume Marvel Delux, Le Scoop.
Il est vraiment intéressant de voir comment Michael Bendis s’approprie le mythe de Daredevil, comment il transforme une histoire de super-héros en polar dans la veine du roman noir américain des années 60. Au final on suit presque davantage Matt Murdock que son alter ego Daredevil, l’auteur s’évertue à sans cesse confronter Matt Murdock à sa condition de héros masqué, de le confronter à son sens moral, à lui-même… En cela il lorgne du côté des thématiques chères à Frank Miller mais avec toutes fois une approche bien personnelle et peut-être plus « subtile » que celle de Miller. Michael Bendis ancre son récit dans le polar et construit tout un monde autour de son personnage principal. Les personnages secondaires, tel que Foggy Nelson, Wilson Fisk dit le Caïd, et même les conquêtes féminines éphémères et les agents de polices sont particulièrement soignés et possèdent une vraie place au sein du récit. Bendis utilise avec astuce tous ces protagonistes pour étayer son histoire, lui donner de la densité et au travers d’eux guider le lecteur pour mieux saisir la complexité du personnage de Daredevil. Avec Bendis, la dimension du « super » en mise en retrait au profit de l’intrigue. La narration est particulièrement fournie pour un comics de super-héros et le ton y est percutant.
Côté dessin, Alex Maleev travaille des ambiances sombres, glauques et suintantes propices au genre du polar et du thriller psychologique. Même si au départ son trait peu paraître plutôt « brouillon » et difficilement lisible, on s’y fait très rapidement et on saisit toute son importance pour notre immersion, à nous lecteurs, dans l’univers imaginé par le scénariste Michael Bendis.

Plus que du comics de super-héros, les numéros de Daredevil de Bendis et Maleev sont des récits non formatés qui valent vraiment le détour !

Par melville, le 13 août 2010

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